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Enseignement supérieur - Les villes moyennes redoutent les fermetures d'IUT

A la veille de l'ouverture du Salon de l'éducation (le 18 novembre), "les solides garanties" apportées par Valérie Pécresse aux directeurs des instituts universitaires de technologie (IUT), le 10 novembre, sont loin d'avoir convaincu la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM). "On assiste à un véritable dialogue de sourds", constate Sophie Dortes, en charge de l'enseignement supérieur à la fédération. "L'autonomie financière accordée aux universités par la loi LRU risque de mettre en péril les IUT", rappelle-t-elle à Localtis. "Nous craignons des fermetures ou des rapatriements de certains départements d'IUT vers les universités mères", poursuit-elle. La loi LRU de 2007 a mis fin au "fléchage" des moyens et instauré des budgets "globalisés" que les présidents peuvent gérer selon leurs priorités et ceci a des effets sur l'autonomie de gestion des 115 IUT, qui sont des composantes des universités. La ministre de l'Enseignement supérieur a publié en mars 2009 une circulaire devant garantir cette autonomie des IUT, mais "elle n'est pas respectée, la plupart des présidents d'université ne jouent pas le jeu" s'agace Sophie Dortes. Selon un communiqué du ministère de l'enseignement supérieur, "62 contrats d'objectifs et de moyens ont d'ores et déjà été signés entre les universités et les IUT, soit plus de la moitié des contrats qui devront être signés au total". Mais, la FMVM "partage les inquiétudes des directeurs d'IUT". "Il y a un flou sur les moyens que l'on va affecter aux IUT. Cela risque de mettre en péril le système des IUT: on a mis 40 ans pour le construire, il pourrait être détruit en deux ans", craint en effet Jean-Paul Vidal, président de l'Union nationale des présidents d'IUT (UNPIUT). Et les villes moyennes estiment avoir beaucoup œuvré en la matière et "tissé des liens avec les acteurs économiques du territoire en vue de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés" comme l'indique son enquête du premier trimestre 2009 (Lire aussi : " Les villes moyennes regrettent le déphasage entre entreprises et enseignement supérieur"). Ils indiquent également avoir beaucoup investi (transport, logement, restauration…): "On paie plus que de raison et on n'a pas droit au chapitre" estiment ces maires qui, contrairement aux maires des grandes villes abritant des universités, ne siègent pas au conseil d'administration de ces dernières.

 

Catherine Ficat