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Culture - Les villes et pays d'art et d'histoire célèbrent leurs trente ans

Dans la jungle des labels attribués aux collectivités territoriales, celui des villes et pays d'art et d'histoire (VPAH) peut se flatter d'avoir réussi. Créé en 1985, il fête cette année ses trente ans. Une série de manifestations seront l'occasion de célébrer cet événement, lancé le 30 mars par la ministre de la Culture : exposition photographique sur les vitrines du ministère, Rendez-vous aux jardins, Nuit européenne des musées, Journées européennes du patrimoine... Ces actions seront relayées par les directions régionales des affaires culturelle (Drac), à travers manifestations, expositions et colloques.
A cette occasion, le label inaugure une nouvelle identité graphique (voir ci-contre le communiqué de Fleur Pellerin), qui certes modernise un logo sérieusement daté, mais risque de se révéler peu signifiante pour les touristes étrangers ne comprenant pas le français.

Une approche dynamique du patrimoine

La réussite du label des villes et pays d'art et d'histoire ne tient pas seulement à sa longévité. Elle réside aussi dans la densité du réseau, qui compte désormais 181 territoires (115 villes et 66 pays), malgré quelques absences qui peuvent surprendre : Paris, Lyon et Marseille ne seraient apparemment pas des villes d'art et d'histoire...
Des absences qui s'expliquent toutefois par une double raison. La première est le propre de tout label : celui-ci suppose un acte de candidature et on voit mal ce que la notoriété internationale de la capitale gagnerait à arborer cette distinction. La seconde est propre au label VPAH et constituait, lors de sa création, une véritable innovation. En effet, il ne suffit pas d'aligner quelques vieilles pierres pour se voir distingué. Le label VPAH prend en compte "l'ensemble des actions de connaissance, de conservation, de protection et de valorisation de l'architecture du patrimoine et du paysage". Le conseil national des villes et pays d'art et d'histoire et le ministère de la Culture - qui porte le label - veillent soigneusement sur le respect de cette approche.

Une inscription dans la politique urbaine

Pour espérer décrocher le label, les collectivités candidates doivent ainsi intégrer différentes composantes : les études de connaissance préalable des territoires,
 l'existence d'un secteur sauvegardé ou d'une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP),
 la protection des monuments historiques, les opérations d'archéologie et d'ethnologie,
 l'application de la loi de 1979 relative à la publicité, aux enseignes et préenseignes,
 la politique de restauration du patrimoine et les initiatives en faveur de la création et de la qualité architecturale, urbaine et paysagère...
Le projet label villes et pays d'art et d'histoire doit également s'inscrire pleinement dans la politique urbaine menée par la collectivité territoriale (concours d'architecture, aménagements urbains, commande publique, mise en valeur de l'espace public, des entrées de ville...) et comprendre aussi des actions de sensibilisation et de valorisation.
Enfin, la collectivité candidate doit se doter d'un service d'animation de l'architecture et du patrimoine, avec, à sa tête, un animateur de l'architecture et du patrimoine recruté par concours, travaillant en relation avec des guides-conférenciers. Cette approche dynamique du patrimoine explique, par exemple, qu'une ville nouvelle comme Saint-Quentin-en-Yvelines soit détentrice du label.