Salon des entrepreneurs - Les régions à la rencontre des créateurs d'entreprise
Le Salon des entrepreneurs a ouvert ses portes mercredi 31 janvier à Paris pour trois jours de conférences et de débats autour de la création d'entreprise. L'occasion pour les régions de mettre en avant les aides qu'elles fournissent aux jeunes entrepreneurs.
Les régions ont consacré 1,3 milliard d'euros aux aides aux entreprises en 2006. L'ouverture du 14e Salon des entrepreneurs, mercredi, au palais des congrès de Paris, a été l'occasion pour elles d'éclairer les créateurs d'entreprise sur leurs différents soutiens financiers. En général, les régions interviennent sur trois champs d'activité : le conseil et l'accès à la formation, le renforcement des fonds propres et le financement de l'immatériel. Dans tous les cas, elles ne peuvent pas intervenir seules, mais avec la collaboration de spécialistes du crédit (Oseo, Siagi, Socama, etc.). En termes de financement direct des entreprises, elles sont limitées à 200.000 euros sur trois ans. Les conseils régionaux peuvent aussi financer des organismes comme le réseau Entreprendre ou Cap entreprise et avoir des participations dans des sociétés de capital risque. Elles couvrent ainsi tous les types d'entreprises, de la plus petite à la plus grande, tout au long des différentes phases de leur vie, de l'amorçage au développement.
L'Ile-de-France est une des régions les plus dynamiques en la matière. Lors d'une conférence présidée le 31 janvier par Dominique Caignart, directeur du réseau Ile-de-France d'Oseo, le conseil régional a exposé le dispositif mis en place depuis quatre ans pour venir en aide aux créateurs d'entreprise. Dans un premier temps, la région a développé des outils autour de la création et de la transmission. Par la suite, depuis la fin de l'année 2006, elle a développé d'autres produits, relatifs au développement et au soutien des jeunes pousses. Elle a ainsi participé à des expérimentations avec Oseo autour du prêt participatif d'amorçage et des contrats de développement innovation, reprise ou développement, des systèmes de cofinancements pour chacune des étapes-clés de la vie de l'entreprise. Le contrat de développement création, par exemple, permet aux entreprises récentes de renforcer leurs capitaux permanents. Il est destiné aux entreprises de moins de 250 salariés ayant débuté une activité génératrice de chiffre d'affaires. Ce prêt garanti est toujours jumelé à une intervention en fonds propres d'une structure agréée par Oseo. Il peut aller jusqu'à 80.000 euros maximum.
Aides financières et pépinières d'entreprises
Au total, la région Ile-de-France accorde chaque année 60 millions d'euros de crédits garantis pour 400 à 450 dossiers traités. Elle peut prêter jusqu'à 150.000 euros. Au-delà de ces aides financières, la région joue aussi un rôle d'intermédiaire : "Je peux vous éviter de vous perdre dans ce labyrinthe des aides... Notre rôle est de servir d'effet de levier et de limiter les risques du banquier, qui peut ainsi investir davantage, ou plus souvent", a déclaré Paul-Henry Benoît, chargé du financement des entreprises au conseil régional d'Ile-de-France, à l'attention des entrepreneurs présents. Le témoignage de ces jeunes créateurs d'entreprise a permis d'évaluer l'impact des aides fournies par la région. Alexia de Bernardy, présidente et fondatrice de la société Filapi, des centres de loisirs pour enfants, a ainsi obtenu un prêt de 80.000 euros grâce au contrat développement création. Elle devait au total réunir la somme de 420.000 euros pour pouvoir lancer son entreprise. Le reste a été rassemblé grâce à l'entourage, aux business angels et aux banques coopératives. Même parcours pour Raphaël de Houry, directeur général de la société Haeliaetus Technologies, une société spécialisée dans les enceintes haute fidélité. Lui et ses associés se sont lancés dans l'aventure sans capital. Ils ont réussi, avec l'aide notamment du prêt participatif d'amorçage de la région Ile-de-France, à réunir plusieurs centaines de milliers d'euros.
Les autres régions de France ne sont pas en reste. Elles n'ont pas tardé à utiliser, elles aussi, ces outils d'aide et de soutien aux jeunes entreprises. La région Bourgogne, également présente sur le salon, propose ainsi des prêts garantis (prêt régional à la création, prêt d'honneur, prêt participatif d'amorçage). Enfin, les pépinières d'entreprises ont également un rôle important. En région Midi-Pyrénées par exemple, elles ont accompagné depuis leur origine près de 769 jeunes entreprises qui ont généré près de 4.000 emplois. Les trois quarts d'entre elles dépassent le seuil fatidique des cinq ans d'existence.
Emilie Zapalski
Du bonheur d'être entrepreneur...
A l'occasion du Salon des entrepreneurs, Renaud Dutreil, ministre des PME, a présenté, mercredi 31 janvier, les conclusions d'une enquête sur "Le bonheur d'être chef d'entreprise", menée conjointement par l'Agence pour la création d'entreprise, le Salon des entrepreneurs et la Caisse des Dépôts. Première surprise, créer son entreprise n'est pas le "parcours du combattant" souvent imaginé : 88% des chefs d'entreprises sondés se disent heureux de leur situation trois ans après avoir créé leur société et 78% refuseraient de revenir en arrière. Un épanouissement apparemment communicatif puisque 77% estiment que leur proches vivent bien le fait qu'ils soient chefs d'entreprise, malgré le stress et l'inquiétude. Parmi les principales sources de satisfaction, les 1000 chefs d'entreprise interrogés citent en premier lieu les contacts humains, la prise de décision et l'indépendance professionnelle.