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Les propriétaires sont désormais majoritaires dans toutes les régions, sauf en Ile-de-France

Entre 1968 et 2014, la proportion de ménages propriétaires a presque gagné 15 points passant de 43% à 57,8%. Face à cette progression, la part des locataires n'a toutefois reculé que de 4 points, passant de 44% à 40%, d'après deux études de l'Insee publiées le 13 novembre 2018. Ces focus sur l'évolution du statut d'occupation des logements révèlent que les propriétaires sont désormais majoritaires dans toutes les régions sauf en Ile-de-France. 

Après son étude d'ensemble sur le parc de logements en France (voir notre article ci-dessous du 3 octobre 2018), l'Insee publie le 11 novembre 2018 un focus sur l'évolution du statut d'occupation des logements entre 1968 et 2014. Outre les résultats nationaux pour la métropole (hors Corse), l'Insee propose aussi une série de monographies sur les résultats régionaux. Ces différents documents montrent une profonde évolution du statut d'occupation au cours de la période, mais avec des différences, voire des évolutions contradictoires, selon les territoires et selon la situation des ménages.

Un taux de ménages propriétaires passé de 43% à 58%

Entre 1968 et 2014, la proportion de ménages propriétaires est ainsi passée de 43% à 57,8%, soit une progression de quinze points. Face à cette progression, la part des locataires n'a toutefois reculé que de quatre points, passant de 44% à 40%. L'ajustement se fait par le biais de la quasi disparition du statut d'occupant à titre gratuit. Il ne représente plus en effet que 2% des situations, contre 12% en 1968. Durant cette période, le nombre de ménages a augmenté de 15,7 à 27,9 millions, soit une hausse de 78%, nettement plus rapide que celle de la population (+33%). La  conjonction entre la croissance de la population française et la nette diminution de la taille moyenne des ménages explique la forte progression du nombre de ces derniers.
L'augmentation de la part relative des propriétaires n'est cependant pas linéaire sur la période étudiée. L'Insee distingue en effet quatre périodes selon le niveau de vie des ménages, le prix de l'immobilier, les conditions d'emprunt et les dispositifs d'aide à l'accession à la propriété. Ainsi, "après plusieurs décennies de progression continue, la part des propriétaires se stabilise à la fin des années 1980, pendant près de dix ans, puis augmente à nouveau à la fin des années 1990. L'essor de la propriété se confirme ensuite dans les années 2000, jusqu'à la crise économique de 2008, qui marque le début d'une nouvelle stabilisation".
L'Insee met également en évidence des écarts géographiques. Ainsi, toutes les régions, sauf l'Ile-de-France, comptent désormais une majorité de ménages propriétaires. Mais leur proportion va de 54,4% en région Paca et 57,7% dans les Hauts-de-France à 64,3% en Pays de la Loire et 66,3% en Bretagne. En Ile-de-France, la part des propriétaires ne dépasse pas 47,4%, soit près de vingt points de moins qu'en Bretagne.  

De forts contrastes sociodémographiques

Les contrastes sont également importants en termes sociodémographiques. De manière générale, la part de propriétaires croît avec l'âge : les ménages dont le référent a plus de 60 ans sont plus souvent propriétaires, en 2014 comme en 1968. Mais l'écart avec les autres tranches d'âge s'est creusé.
De même, la part des propriétaires tend à croître avec le niveau de revenu : 34,2% chez les employés, 56,6% chez les professions intermédiaires, 65,3% chez les cadres et 66,1% chez les artisans, commerçant et chefs d'entreprise. Pourtant, ce sont les agriculteurs qui affichent le taux de ménages propriétaires le plus élevé (82,3%) et le taux des ouvriers (45,7%) est de onze points supérieur à celui des employés... Sur la période 1968-2014, ce sont les cadres qui ont vu leur taux de propriétaires progresser le plus rapidement (+22,9 points), devant les professions intermédiaires (+21,4) et les ouvriers (+14,2).
Enfin, la situation familiale est un autre facteur discriminant : la proportion de ménages propriétaires est ainsi de 74,2% chez les couples sans enfants (+23,2 points depuis 1968), de 66,4% chez les couples avec enfants (+25,9 points), mais de 45% chez les personnes seules (+7,6 points) et de 30,9% chez les familles monoparentales (-5,2 points).
En dépit de la progression d'ensemble enregistrée depuis 1968 - et bien que l'étude de l'Insee ne le mentionne pas -, ce taux de 57,8% de propriétaires classe la France parmi les tous derniers pays de l'Union européenne, devant le Danemark, l'Autriche et l'Allemagne.

 

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