Politique de la ville - Les professionnels du DSU voient plus loin que la concertation de Lamy
L'Irdsu, l'Inter-réseaux des professionnels du développement social urbain, entend bien prendre toute sa part dans la concertation sur la réforme de la politique de la ville, en donnant son avis sur ce qui, selon lui, "donnera son sens à la réforme". Au-delà des positions qui font consensus (retour au droit commun, renforcement de la participation des habitants…), il met au débat des propositions plus originales issues des pratiques de ses adhérents.
Pour "en finir avec une géographie prioritaire planifiée d'en haut", "prendre en compte la diversité des situations" et "responsabiliser les acteurs locaux", les professionnels du développement social urbain suggèrent de renforcer l'observation locale en améliorant son organisation et ses outils. Et cela, à plusieurs échelles : "du quartier à l'agglomération". Pour autant, l'outil ne fait pas tout : "là où les acteurs locaux ont construit une vision stratégique globale inscrite dans le temps long de la transformation de la ville, ils ont pu dépasser les questions d'outils, de dispositifs ou de contrats", ont observé les professionnels.
Ils insistent également pour renforcer le soutien à l'ingénierie locale, "car il n'y a pas de projet de qualité qui transforme en profondeur les réalités sans ingénierie de qualité", revendiquent-ils. A ce propos, ils alertent des importantes inégalités en la matière avec "de vrais risques de disparition des équipes-projet sur certains territoires en difficulté financière." C'est notamment pourquoi ils souhaiteraient que la réforme des finances locales et les dispositifs de péréquation fasse partie des questions plus générales à aborder entre acteurs de la politique de la ville, comme celles de la ville durable ou encore du renouvellement de l'action publique. Pas forcément tout de suite, dans l'urgence de la concertation de trois mois, mais "on ne peut pas attendre 2020 pour aborder les questions structurelles qui permettront de refonder véritablement la politique de la ville", font-ils remarquer. Déjà, le 11 octobre à Roubaix, lors du lancement de la concertation, Sylvie Rebière-Pouyade, présidente de l'Irdsu, avait appelé à "ne pas arrêter la concertation en janvier 2013 et à poursuivre ces débats dans la durée, avec tous les partenaires, pour s'engager dans une réforme profonde et ambitieuse de la politique de la ville".