Les préfets multiplient les déclenchements du plan Grand Froid, 20.000 places supplémentaires disponibles
Les arrêtés préfectoraux déclenchant le plan Grand Froid se multiplient, ce qui se traduit par la mise à disposition de places d'hébergement supplémentaires. Emmanuelle Wargon a demandé aux services de l'Etat "d'accentuer leur mobilisation pour héberger les plus démunis" et de renforcer les effectifs des maraudes. Dans le même temps, une ordonnance relative au prolongement de la trêve hivernale a été présentée en conseil des ministres.
A l'occasion du conseil des ministres du 10 février, la ministre de la transition écologique et la ministre déléguée chargée du logement ont présenté une ordonnance relative au prolongement de la trêve hivernale. Celle-ci entraîne notamment une suspension des expulsions locatives jusqu'au 1er juin 2021, ainsi que des coupures de fourniture d'électricité, de chaleur et de gaz pour les personnes et les familles ne parvenant pas à régler leurs factures auprès des fournisseurs concernés. Au même moment, la vague de froid qui s'est abattue sur la partie nord de la France entraîne la multiplication des arrêtés préfectoraux déclenchant le plan Grand Froid.
De la Bretagne à l'Alsace, en passant par l'Ile-de-France
Pour mémoire, le plan Grand Froid est un dispositif interministériel prévoyant des actions en cas d'hiver rigoureux. Il est activé par les préfectures en fonction de l'intensité du froid, telle que définie par Météo France via sa carte de vigilance météorologique. Outre la "veille saisonnière", activée chaque année du 1er novembre au 31 mars, il existe trois niveaux d'alerte (jaune, orange et rouge, ou niveaux 2 à 4) déterminés par Météo France à partir des températures ressenties. Le déclenchement du plan Grand Froid a notamment pour effet de dégager des moyens supplémentaires (en particulier un renforcement du 115, le numéro d'appel national, et des maraudes dans les grandes villes) et de mettre à disposition des places d'hébergement supplémentaires.
Les préfectures des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Manche, de l'Aisne, de la Somme et de l'Oise ont été parmi les premières à déclencher le niveau 2 du plan. Ceci s'est traduit par la mise à disposition de places d'hébergement supplémentaires : une centaine dans le Nord, 70 dans le Pas-de-Calais, une soixantaine dans la Somme et dans l'Oise... Ils ont été rejoints par l'Eure, la Seine-Maritime, la Moselle, les Vosges, les départements bretons et les deux départements alsaciens...
En Ile-de-France, le plan a également été déclenché à Paris et dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val d'Oise. Au total, 938 lits supplémentaires ont été ouverts en ce début de semaine en Île-de-France, dont 614 à Paris. La région dispose désormais de capacités d'accueil pour 136.000 personnes chaque nuit, et le dispositif pourrait monter encore en puissance. Même des départements qui n'ont pas encore déclenché le plan Grand Froid, comme la Seine-et-Marne et les Yvelines, ont néanmoins dégagé des capacités d'accueil supplémentaires.
200.000 places disponibles, plus 100.000 pour les demandeurs d'asile
Dans un communiqué du 9 février, Emmanuelle Wargon a demandé aux services de l'Etat "d'accentuer leur mobilisation pour héberger les plus démunis". La ministre chargée du logement demande précisément aux préfets de déclencher le plan Grand Froid, comme prévu dans l'instruction du 3 décembre 2020 "relative à l'hébergement des personnes sans abri dans le contexte de la crise sanitaire et de la campagne hivernale", qui donnait les consignes en cas déclenchement de ce plan. Elle les invite notamment à renforcer les effectifs des maraudes et des accueils de jour si nécessaire, en ouvrant de nouvelles places autant que de besoin. Ces places devront être mobilisées dans le respect des mesures barrières en vigueur.
Emmanuelle Wargon rappelle par ailleurs que "la campagne hivernale a été préparée et anticipée dès le 17 octobre dernier, avec l'avancée de quinze jours de l'ouverture de places exceptionnelles". Depuis lors, plus de 20.000 places supplémentaires ont été ouvertes, portant le nombre total de places d'hébergement à 200.000, sans compter les 100.000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile.