Les préfets appelés à faciliter la "mise en tourisme" de biens patrimoniaux

En prévision du prochain sommet Choose France, le ministère de l'Économie demande aux préfets de région d'optimiser l'attractivité de certains sites patrimoniaux pour en faire des lieux touristiques. Un travail de recensement et de simplification est également demandé pour développer des projets à fort potentiel.

Alors que huit touristes étrangers sur dix mentionnent le patrimoine comme un critère déterminant dans le choix d'une destination et que 50% d'entre eux visitent au moins un lieu culturel lors de leur séjour en France, une circulaire du ministère de l'Économie datée du 28 mars demande aux préfets de région de recenser des biens patrimoniaux présentant un fort potentiel touristique et de faciliter localement les investissements dans ces projets, notamment en simplifiant les démarches administratives.

La circulaire vise en particulier trente-trois sites retenus le 4 mars dernier par le comité de sélection du groupe de travail sur la rénovation du patrimoine en vue de sa mise en tourisme, lancé par le ministère de l'Économie à la suite du dernier "comité de filière tourisme". Selon les annexes de la circulaire, ces sites sont répartis en deux catégories : certains dont le projet a atteint un "dimensionnement" et un "niveau de maturité" suffisants, et les autres, qui "nécessitent un travail d'analyse complémentaire".

"Investisseurs internationaux"

Dans la première catégorie, neuf sites sont répertoriés, qui ont vocation "à être proposés à des investisseurs internationaux dans le cadre de la tenue du sommet Choose France le 19 mai prochain". Afin d'"optimiser [leur] attractivité" et de "concrétiser dans les meilleurs délais l'engagement des investisseurs", il est demandé aux préfets, entre autres tâches, de formuler un avis sur le potentiel touristique du site, de recenser les exigences réglementaires déjà remplies par le site ou les éventuelles nouvelles exigences réglementaires à respecter, mais aussi de "confirmer l'acceptabilité politique et sociale d'un tel projet au regard du contexte local". 

Les usages visés pour l'ensemble de ces sites se concentrent autour de l'hôtellerie et les montants d'investissements prévus s'échelonnent entre moins de 10 millions et 80 millions d'euros. Parmi ces neuf sites, situés dans sept régions différentes, trois sont des propriétés de collectivités : Fort Griffon, à Besançon, le palais de Via, à Cahors, et la citadelle d'Ajaccio. 

Valoriser les "pépites" patrimoniales

En ce qui concerne la catégorie des "projets à fort potentiel touristique", les préfets sont d'abord invités à compléter les informations manquantes sur les vingt-quatre sites sélectionnés. L'identité du propriétaire n'est en effet pas toujours "clarifiée", l'usage est "non stabilisé" et le montant estimé des investissements est "encore incertain". Parallèlement, l'administration déconcentrée devra se prononcer sur les propositions d'usage envisagées.

Les sites de cette seconde catégorie sont situés dans onze régions différentes, y compris en outre-mer. 30% appartiennent à des collectivités, 25% à d'autres personnes publiques, les dernières étant des propriétés privées. Ce travail de recensement et de valorisation de "pépites" patrimoniales devra être réalisé avant le 19 mai. Il aboutira à l'organisation de rencontres "afin de faciliter la mise en relation entre propriétaires, investisseurs et exploitants" au cours de l'année 2025.

Enfin, la circulaire demande aux préfets de région de poursuivre le travail de simplification administrative, car, selon le ministère de l'Économie, "de trop nombreux conflits de normes ralentissent encore la réalisation de projets économiques et touristiques dans des biens patrimoniaux".

 

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