Les nouveaux cinémas s'implantent davantage en centre-ville

Le dernier rapport du Médiateur du cinéma met en lumière une évolution dans l'implantation des nouvelles salles : les centres-villes, en particulier ceux des villes moyennes, sont plus souvent concernés.

Selon le dernier rapport d'activité du Médiateur du cinéma, vingt-trois projets d'équipement cinématographique ont été approuvés en 2023 par les commissions départementales d'aménagement cinématographique (Cdac) et un projet a été refusé au niveau national (Commission nationale d'aménagement cinématographique-Cnac). Parmi les projets retenus, une très large majorité concerne des centres-villes.

Dans le détail, un projet concernait un complexe de huit écrans et plus (contre deux en 2022 et quatre en 2021) et huit projets des complexes de six ou sept écrans. Le nombre de projets de création de complexes de moins de six écrans s'établit à quatorze, alors qu'il était tombé à huit ces dernières années. Le refus de la Cnac a pour sa part porté sur un complexe de neuf écrans à Saint-Martin-d'Hères (Isère) à la suite d'un recours de tiers ayant intérêt à agir soutenu par le Médiateur du cinéma.

Pour Laurence Franceschini, Médiateur du cinéma, ces nouvelles implantations pourraient "refléter plusieurs évolutions, notamment des propositions plus nombreuses de projets de proximité, de taille plus modeste, dont les zones d'influence cinématographique excluent la concurrence, et qui répondent à des besoins locaux de zones non équipées ou qui remplacent des établissements existants". On note également qu'en dehors de la réouverture d'établissements à Paris, les agglomérations concernées par les demandes de création ou d'extension pour l'année 2023 semblent plus petites qu'il y a quelques années.

En lien avec Action cœur de ville et Petites Villes de demain

Laurence Franceschini souligne par ailleurs que "l'année 2023 a une nouvelle fois été marquée par l'effort soutenu des opérateurs et des élus pour préserver et développer l'activité cinématographique en centre-ville", puisque cette localisation concerne dix-sept projets sur les vingt-trois autorisés. Parmi eux, une majorité s'inscrit dans les dispositifs Action cœur de ville – qui vise à favoriser le maintien ou l'implantation d'activités et d'habitants en centre-ville dans les villes moyennes – et Petites villes de demain – qui s'adresse aux villes et à leurs intercommunalités de moins de 20.000 habitants exerçant des fonctions de centralité.

Les Cdac, qui comprennent cinq élus locaux parmi leurs neuf membres, statuent sur les demandes d'autorisation d'aménagement de cinémas comportant plusieurs salles et plus de trois cents places. Leurs décisions prennent en compte, d'une part, l'effet potentiel sur la diversité de l'offre cinématographique dans la zone au sein de laquelle l'établissement exerce une attraction sur les spectateurs, et, d'autre part, l'effet du projet sur l'aménagement culturel du territoire, la protection de l'environnement et la qualité de l'urbanisme. Ces décisions peuvent faire l'objet d'un recours devant la Cnac, notamment de la part du Médiateur du cinéma.