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Education - Les médiateurs sociaux font reculer le harcèlement dans les collèges

La médiation sociale permet de réduire fortement le harcèlement dans les collèges des quartiers prioritaires. C'est ce que montre une note du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), publiée mercredi 20 janvier sur les résultats d'une vaste expérimentation menée dans 40 sites de la politique de la ville et de l'éducation prioritaire à partir de 2012. Au total, 30.000 élèves d'écoles élémentaires et de collèges ont été concernés par cette expérimentation qui consistait à mettre un médiateur social à disposition de trois écoles élémentaires et d'un collège d'un même site, permettant un meilleur suivi des élèves. 

700.000 enfants chaque année

La note rappelle que le harcèlement touche 700.000 enfants chaque année. 9% des élèves d'écoles et de collèges concernés par cette expérimentation sont touchés par le harcèlement, soit 3 points de plus que la moyenne nationale. Les élèves les plus exposés sont les garçons de classe de 6e et les élèves (garçons ou filles) de CE1. Les filles sont par ailleurs moins sujettes aux violences répétées. Un quart des collégiens ont été frappés au moins une fois dans ces établissements. Or "l'action des médiateurs s'est avérée particulièrement favorable aux élèves les plus vulnérables". La note insiste sur le niveau d'expérience des médiateurs. L'implication de médiateurs "expérimentés" a permis de "réduire de 11% le taux de harcèlement déclaré par l'ensemble des collégiens". Mais les effets sont encore plus nets chez les garçons de 6e : le taux de harcèlement a diminué de moitié passant de 14 à 7,5%. Ces résultats ont également des effets bénéfiques sur le "bien-être" des élèves. La proportion de garçons de 6e déclarant avoir "séché" les cours chute de 31%. En revanche, l'action des médiateurs ne semble pas avoir d'effet significatif sur le niveau scolaire.
A présent se pose la question de la pérennisation du dispositif. Plusieurs collectivités l'ont intégré dans le volet éducatif de leur contrat de ville, que ce soit au titre de l'accompagnement à la parentalité (contrat de Lourdes), du renforcement du lien entre l'école et les familles (contrat d'Angoulême), de la réussite éducative ou de l'ouverture de l'école sur la ville (contrat de Lille Métropole). Le dispositif pourra être renforcé par le recours aux adultes-relais. Une vingtaine ont déjà participé à l'expérimentation et une cinquantaine de postes "ont été accordés pour étendre l'action dès la rentrée 2015", précise le CGET. Ils ont été placés dans les "quartiers cœurs de cible" : quartiers prioritaires de la politique de la ville, ZSP… "Ce choix implique un positionnement des médiateurs sociaux sur de nouveaux sites, à Toulouse et dans l'Oise, à Creil ou à Méru par exemple."
Le gouvernement a instauré à l'automne une "journée contre le harcèlement à l'école" qui se tiendra désormais chaque jeudi suivant les vacances de la Toussaint (voir notre article ci-contre). A l'occasion de cette première journée, un numéro vert a été créé, le 30 20.

 

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