Les lycées sont très inégalement répartis sur le territoire
Une étude de la Depp dresse un portrait géographique de l'implantation des lycées en France selon leur indice d'éloignement. Les établissements, particulièrement dans l'enseignement général et technologique, se concentrent sans surprise dans les plus grandes villes.
Les lycées français présentent un indice d'éloignement des élèves plus ou moins marqué selon leur territoire mais également selon qu'ils relèvent de l'enseignement général, technologique, professionnel ou agricole. C'est ce qui ressort d'une étude de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale intitulée "Une mesure de l’éloignement des lycées" et publiée le 26 avril 2023.
L’indice d’éloignement a été calculé pour l’ensemble des 3.600 lycées publics et privés sous contrat sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale et des 800 lycées dépendant du ministère de l’Agriculture, et résulte de la synthèse de vingt et une variables parmi lesquelles on trouve l'éloignement moyen entre la résidence des élèves et leur établissement, la proportion d’élèves résidant dans une commune rurale éloignée, l’éloignement de l’établissement par rapport à l’offre d’enseignement ou encore l’éloignement de l’établissement par rapport à des équipements tels que les théâtres, les gymnases ou les gares.
Le lycée, un équipement urbain
Globalement, l’implantation des lycées est un fait majoritairement urbain : un peu plus de huit lycées sur dix se trouvent dans des communes urbaines et quatre lycées sur dix se situent dans une commune urbaine très dense. Sans surprise, les lycées les moins éloignés sont présents exclusivement dans les grandes villes. Paris, Lyon et Marseille concentrent ainsi 81 des 100 lycées les moins éloignés. Plus généralement, les lycées peu éloignés se concentrent dans les chefs-lieux de département.
Tout aussi logiquement, les lycées les plus éloignés se situent loin des centres urbains, en bordure des limites départementales ou le long d'une diagonale allant des Ardennes jusqu’aux Landes, mais également dans les zones de montagnes ou insulaires. C'est en Guyane, en Guadeloupe, en Corse, dans les Pyrénées-Orientales et dans les Alpes-de-Haute-Provence que l'on trouve les lycées présentant les indices d'éloignement les plus élevés.
Une réussite égale
Derrière ces généralités se cache une autre réalité : tous les territoires ne proposent pas les mêmes types de lycées, et donc d'enseignement. Les lycées les plus éloignés partagent ainsi différentes caractéristiques : ce sont plus souvent des lycées agricoles ou des établissements publics de petite taille, ils sont plus fréquemment dotés d’un internat et la voie professionnelle y est plus souvent représentée. Enfin, le niveau social des élèves des lycées les plus éloignés est, en moyenne, plus faible et moins diversifié.
À l'inverse, les lycées les moins éloignés sont plus souvent des établissements privés sous contrat, accueillant beaucoup moins souvent des internes et la part d’élèves suivant une formation de la voie professionnelle y est nettement inférieure à la moyenne.
En revanche, l’éloignement ne fait apparaître aucune tendance sur la réussite au baccalauréat général ou professionnel, et les élèves des lycées les plus éloignés réussissent légèrement mieux au baccalauréat professionnel que les autres.