Mobilité - Les Français plus mobiles que jamais ?
80% des Français sont prêts à déménager pour le poste idéal. C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée d'octobre 2010 à janvier 2011, par Kelly Services, une société spécialisée dans les ressources humaines et le recrutement, en collectant l'opinion d'environ 97.000 personnes dans trente pays, dont plus de 6.100 en France. 18% des Français interrogés seraient ainsi prêts à changer de ville pour ce poste, 14% de région ou de pays. 19% d'entre eux seraient même prêts à changer de continent. En 2009, dans un rapport sur les trajectoires et les mobilités professionnelles, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) avait déjà noté cette velléité des Français à bouger, mais principalement, à l'époque, à l'intérieur de leur pays. Le COE estimait ainsi qu'entre 1999 et 2004, 19,5 millions de personnes avaient changé de logement en France métropolitaine, et parmi elles, 3,8 millions avait quitté leur région.
D'après l'étude de Kelly Services, ce sont surtout les jeunes qui sont les plus mobiles. 86% des 18-29 ans sont ainsi prêts à partir, dont 19% sont prêts à changer de ville, 13% de région. Et, signe de la mondialisation, 24% de continent, soit un jeune sur quatre, se verrait partir pour un autre continent. Les baby boomers, déjà installés, sont forcément moins enclin à partir (66% dont 9% pour un autre continent).
La destination la plus prisée de ceux qui veulent partir à l'étranger est l'Europe, citée par 36% des personnes interrogées, puis l'Amérique du Nord (24%). Viennent ensuite l'Asie-Pacifique (8%), l'Afrique (7%), l'Amérique du Sud (5%) et le Moyen-Orient (5%).
20% des Français travaillent selon des modalités "non-conventionnelles"
Cela dit, les personnes désireuses de partir pour trouver un poste plus adéquat ne souhaitent pas s'installer définitivement à l'étranger. 59% d'entre elles se disent prêtes à y rester trois ans maximum, 16% cinq ans, 9% dix ans et 16% plus de dix ans… Parmi les freins à la mobilité identifiés, la famille et les amis arrivent largement en tête, cités par 61% des personnes. La barrière linguistique (18%), le coût du déménagement (14%) et les différences culturelles (3%) viennent ensuite expliquer les réticences à la mobilité.
Autre information donnée par l'étude : 20% des personnes travaillent en France selon des modalités "non-conventionnelles", à savoir des horaires décalés ou étendus, des activités cumulées, ou encore des déplacements très fréquents… La durée du travail est la plus citée (29%), suivie par le fait de cumuler plusieurs activités (27%), de travailler selon des horaires inhabituels (19%), de vivre loin de chez soi (12%) et de voyager de manière excessive (7%). La plupart (81%) de ces personnes ne souhaitent pas continuer à travailler dans ces conditions. 31% estiment qu'elles peuvent le supporter pendant moins de six mois, 27% entre six mois et un an. Près d'une personne sur cinq (19%) estime toutefois qu'elle est prête à supporter ces conditions indéfiniment.