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Les créations d'hébergements d'urgence pour l'hiver approchent les 10.000 places

À quelques jours du début de l'hiver, Julien Denormandie a publié, le 18 décembre, une bilan d'étape de la création de places d'hébergement d'urgence. Ce bilan partiel s'inscrit dans le cadre du plan hivernal 2019-2020, déclenché le 1er novembre dernier (voir notre article ci-dessous du 31 octobre 2019). Selon les chiffres publiés par le ministère, la montée en charge du plan "se poursuit, avec à ce jour 9.447 places hivernales ouvertes, dont 3.213 dans des centres d'hébergement en Île-de-France". Le plan Hiver 2019-2020 prévoit au total la création de 14.000 places, dont une partie sera pérennisée. Si l'objectif national semble bien avancé, avec un taux de réalisation de 67% à l'orée de l'hiver, la situation de l'Île-de-France présente un certain retard. Les 3.213 places créées à ce jour sont en effet à rapprocher des 7.000 annoncées pour cet hiver, soit un taux de réalisation de 46%. Dans son communiqué, le ministre de la Ville et du Logement reconnaît d'ailleurs que "les besoins restent importants et [qu']il est essentiel de renforcer encore plus l'attention l'hiver, avec la chute des températures".

Ces chiffres ne représentent évidemment pas la totalité des capacités disponibles pour l'hébergement d'urgence, mais correspondent à un renforcement temporaire. Tout au long de l'année, "l'État finance et gère avec les associations plus de 146.000 places en moyenne pour héberger les personnes à la rue et répondre ainsi aux situations de détresse". Une capacité qui s'est accrue de 14.000 places depuis 2017, "portant le total de places financées et ouvertes toute l'année à un niveau jamais atteint".

Julien Denormandie insiste également sur "le devoir d'exemplarité" de l'État et sur la mobilisation des autres ministères et des administrations publiques, afin de mobiliser des sites inoccupés pour "les transformer temporairement en centres d'hébergement d'urgence, qu'ils soient en attente d'affectation, de cession ou de travaux". Le ministre cite notamment les exemples de la Banque de France (80 places pour des familles d'ici la fin de l'année dans des locaux du 6e arrondissement de Paris), du ministère de l'Education nationale (un hôtel particulier dans le 16e arrondissement pour accueillir des femmes isolées), ou de ceux des Armées et de l'Action et des Comptes publics, ainsi que de la Commission de régulation de l'énergie. Des acteurs privés de l'immobilier ont également répondu à cet appel "en mettant à disposition à titre gratuit pour la première fois des locaux". Une structure de 150 places, dédiée aux familles et aux femmes sortant de maternité, ouvrira ainsi la semaine prochaine.

Malgré ces créations de places, les besoins sont encore loin d'être complètement couverts. Dans un manifeste publié le 20 novembre – Journée internationale des droits de l'enfant –, une douzaine d'associations (fondation Abbé-Pierre, Unicef, Samu social de Paris...) dressaient un tableau plutôt sombre, affirmant que 700 enfants dorment chaque soir dans la rue à Paris (et 160 en Seine-Saint-Denis), tandis que 20.000 mineurs sont actuellement hébergés à l'hôtel en Île-de-France.