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Artisanat - Les couteaux Laguiole sauvés par la justice européenne

Une décision du tribunal de l'UE encadre mieux l'usage de la dénomination Laguiole, qui ne pourra pas être la marque déposée de couteaux fabriqués ailleurs que dans la forge aveyronnaise.

La commercialisation de toute une ribambelle de produits estampillés "Laguiole", mais fabriqués à l'autre bout du monde, loin des forges aveyronnaises, vient d'être interdite par le tribunal de l'Union européenne.
Le verdict, prononcé mardi 21 octobre, n'arrange pas les affaires de Gilbert Szajner, entrepreneur du Val-de-Marne, qui a déposé la marque Laguiole en 1993, au grand dam de la commune. Douze ans plus tard, il obtient même le dépôt au plan européen, auprès de l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur.
Mais dans son jugement, le tribunal estime qu'il existe un "risque de confusion" entre certains produits commercialisés par le Francilien et les objets de coutellerie artisanale de l'Aveyron. Couteaux, rasoirs, limes et pinces à ongles, coupe-papier, tire-bouchons, nécessaires de toilettes, etc. Pour ces produits, "le public concerné pourrait croire qu'ils ont la même origine commerciale que la coutellerie et les couverts commercialisés par Forge de Laguiole", estime le tribunal.
Un recours en appel reste possible. Gilbert Szajner pourra en outre continuer à utiliser la marque Laguiole pour commercialiser d'autres types d'articles (meubles, briquets, lunettes…). Une situation insupportable pour la commune, qui cherche à annuler cette possibilité auprès des tribunaux français. Après avoir été déboutée par la cour d'appel de Paris en avril 2014 (et condamnée à verser 102.000 euros de frais de justice à son adversaire), la municipalité porte l'affaire devant la Cour de cassation, qui se prononcera d'ici un an et demi.