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Les contrats locaux d'accompagnement expérimentés dans douze nouvelles académies

Douze nouvelles académies vont expérimenter les contrats locaux d'accompagnement. À la rentrée 2022, la moitié des académies seront concernées par ce nouveau dispositif destiné, à terme, à prendre la place des actuels réseaux d'éducation prioritaire.

C'est par un procédé inhabituel que Nathalie Élimas a annoncé l'entrée dans l'expérimentation des contrats locaux d'accompagnement (CLA) de douze nouvelles académies à compter de la rentrée scolaire 2022.

L'annonce en a été faite sur le compte Twitter de la secrétaire d'État à l'Éducation prioritaire, le 3 mars 2022, au lendemain de la tenue d'un comité de pilotage sur les CLA : "J'ai annoncé hier que douze nouvelles académies rejoindront l'expérimentation des contrats locaux d'accompagnement à la rentrée 2022, en plus des trois déjà engagées."

Ces douze nouvelles académies sont celles de Grenoble, Lyon, Montpellier, Orléans-Tours, Reims, Strasbourg et Versailles pour la métropole, et de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion pour l'outre-mer. Dans les académies de Lille, Aix-Marseille et Nantes, 99 écoles, 33 collèges et 40 lycées étaient déjà engagés depuis septembre 2021 dans cette expérimentation.

Sortir du zonage actuel

Les CLA s'inscrivent dans la perspective d’une évolution de l’éducation prioritaire, dont seuls les établissements classés REP+ devraient subsister, au contraire des REP, amenés à disparaître. Ils visent à introduire plus de progressivité dans l’allocation des moyens en faveur des écoles et établissements qui peuvent être proches de l’éducation prioritaire selon des critères sociaux ou scolaires, ou situés dans des territoires confrontés à des chocs conjoncturels, ou encore ayant des besoins d’accompagnement particuliers identifiés, et qui se trouvent actuellement exclus des critères de zonage actuels. Les CLA cherchent notamment à mieux tenir compte des contextes locaux, et particulièrement à apporter une réponse aux difficultés des territoires ruraux et dits "périphériques".

Outre leur nouvelle grille d'indicateurs, les CLA, conclus pour une durée de trois ans entre le recteur et des établissements scolaires, doivent également conduire à un pilotage décentralisé à l'échelle de l'académie.

En novembre 2021, à l'issue d'une réunion avec Nathalie Élimas, le syndicat Snes-FSU écrivait : "La secrétaire d’État nous a précisé […] qu'une extension à certaines académies pourrait être annoncée dans le cadre de la préparation de la rentrée 2022, mais il n’y aura[it] pas de généralisation à toutes les académies pour la rentrée." Avec douze nouvelles académies dans le dispositif, en plus des trois premières, se seront tout de même la moitié des académies qui seront concernées par l'expérimentation dès la rentrée 2022.

Des expérimentations concluantes ?

Cette extension à douze nouvelles académies semble être le signe que le ministère de l'Éducation nationale considère les premières expérimentations en grande partie concluantes. En décembre 2020 (lire notre article du 2 décembre 2020), Nathalie Élimas indiquait en effet devant la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat que si cela s'avérait "nécessaire", l'expérimentation serait "étendue à quelques académies supplémentaires", que si le dispositif se révélait "parfaitement concluant", il conviendrait de voir "comment sortir du zonage tel qu'il existe aujourd'hui", et que s'il était "un échec", elle y mettrait "un terme".

Cette information arrive par ailleurs dans un contexte particulier : l'Élysée a annoncé par un communiqué du 5 mars qu'il avait été mis fin aux fonctions de Nathalie Élimas. Nommée secrétaire d'État chargée de l'éducation prioritaire le 26 juillet 2020, Nathalie Élimas a été la première personne à occuper ce poste nouvellement créé. Elle n'a pas été remplacée, à ce jour, au sein du gouvernement.