Crise - Les collectivités ont relayé le plan de relance européen mais critiquent un manque de coordination
85% des collectivités territoriales ont adopté des mini-plans de relance, le plus souvent avec le soutien des instruments financiers européens, selon une enquête du Comité des régions rendue publique à l'occasion de la cinquième conférence sur le "dialogue territorial pour la croissance et l'emploi". Dans la plupart des cas, les collectivités ont pris des mesures d'urgence pour parer à la montée du chômage (maintien des emplois, soutien aux PME), d'autres se sont placées sur le plus long terme avec des soutiens à l'innovation ou l'efficacité énergétique. "L'objectif de contribuer à la réalisation des objectifs de la stratégie de Lisbonne est souvent explicite, le plan de relance européen pour la relance économique (PERE) étant cité comme élément essentiel à la définition de nouveaux types d'investissements", indique l'enquête, menée auprès de 74 collectivités de 19 pays de l'UE. Le FSE et le Feder ont été "largement utilisés en tant que soutien aux mesures locales et régionales". Le PERE a permis de soutenir en priorité des projets liés aux infrastructures à large bande et aux investissements en zone rurale.
Pour autant, les collectivités dénoncent un manque de coordination ente les différents plans de relance, alors que le PERE avait été vivement critiqué pour son manque d'ambition.
L'enquête a également permis de mesurer l'impact de la crise sur des collectivités soumises à une pression forte sur leurs finances (recettes moindres et dépenses sociales plus fortes). 84% d'entre elles font part d'un déclin de l'activité économique dans leur région ou ville en 2009. Et elles se montrent pessimistes pour 2010 sur le front de l'emploi et de l'économie. Un quart d'entre elles, seulement, anticipent une reprise cette année. "Confrontées à une contraction des recettes publiques, nombre de collectivités locales et régionales éprouvent de grosses difficultés à continuer d'assurer les services dont dépendent directement nos citoyens, de l'éducation à la gestion des déchets, en passant par les soins de santé et beaucoup d'autres encore", a expliqué Luc Van den Brande, le président du Comité des régions. Selon lui, les collectivités doivent à l'avenir davantage être associées à la définition des plans qu'ils soient européens ou nationaux.
Michel Tendil