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Tourisme d'affaire - Les centres de congrès et parcs d'exposition en pleine effervescence, mais avec une inégale activité

La société Coach Omnium, spécialisée dans les études sur le secteur du tourisme et de l'hôtellerie, met en ligne une étude sur le marché des centres de congrès et des parcs d'exposition français. Il s'agit de la troisième édition de ce travail, après celles de 2004 et de 2015. Initialement centrée sur les palais des congrès, l'étude s'étend désormais également aux parcs d'exposition. Très riche en informations, elle met en évidence le dynamisme du secteur, en plein renouvellement, mais aussi les fragilités d'un secteur qui souffre de la forte centralisation française et d'un écart exacerbé entre Paris - qui figure depuis dix ans dans les deux premières villes mondiales de congrès (voir notre article ci-dessous du 15 mai 2018) - et le reste du pays, où certaines structures peinent à trouver l'équilibre.

Une offre en pleine relance

L'étude confirme la relance de l'offre qui se faisait déjà jour dans l'édition de 2015, avec plusieurs ouvertures récentes comme le Couvent des Jacobins à Rennes ou le Carré des Docks au Havre. La France compte aujourd'hui 200 centres de congrès et parcs d'exposition (118 centres de congrès, 61 parcs d'exposition et 21 "autres") et une quinzaine d'ouvertures ou de "rénovations/extensions conséquentes" sont programmées d'ici à 2025. En outre, au cours de ces cinq dernières années, plus des deux tiers des établissements ont entrepris des travaux de rénovation, de mise aux normes, d'embellissement, de labellisation/certification, d'extension... et un tiers envisagent de mener de telles démarches dans les trois ans à venir.
De tous ces travaux émerge une nette tendance à l'élargissement des cibles des manifestations, afin de ne pas être prisonnier d'un certain nombre de difficultés comme le manque de capacités hôtelières. Cette tendance explique la création de structures multifonctionnelles, à la fois centre de congrès et parcs d'exposition (Centre Prouvé à Nancy, Carré des Docks au Havre...).

Une activité "plutôt au beau fixe"...

Aujourd'hui, environ 85% des centres de congrès possèdent au moins un auditorium et près de la moitié de ces derniers compte entre 300 et 800 places. En termes géographiques, l'Ile-de-France est la région la mieux équipée avec 27 établissements (dont 13 à Paris), suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (25) Occitanie (23), Nouvelle Aquitaine (23), Paca (21), Bretagne (19) et Grand Est (18).
Autre point positif : selon les établissements interrogés par Coach Omnium, l'activité "semble plutôt au beau fixe depuis ces deux dernières années et les perspectives pour les années à venir sont encourageantes". Ainsi, 35% des palais des congrès et parcs des expositions estiment que leur activité sera en hausse dans les deux prochaines années et 52% qu'elle demeurera identique.

... mais quelques signes de faiblesse

Côté moins positif, le niveau d'activité des centres de congrès et parcs d'exposition est très variable selon la taille et la localisation de l'équipement. Ainsi, plus de la moitié d'entre eux (54%) sont occupés moins de 200 jours par an, temps de montage et de démontage compris. De même, huit établissements sur dix accueillent des manifestations de moins de 400 personnes en moyenne.
L'étude relève que "les manifestations à caractère international sont rares et se concentrent essentiellement sur Paris, avec quelques miettes pour quelques rares villes de province. La grande majorité des manifestations MICE [séminaires, conventions-congrès, incentive et événementiels, ndlr] est d'origine régionale ou départementale, à faible distance du site. On reste encore loin des désirs d'attractivité vers la clientèle internationale qu'expriment beaucoup d'élus de villes de congrès".
Une situation qui s'explique peut-être par la faiblesse de l'activité commerciale : dans un contexte pourtant fortement concurrentiel, 67% des centres de congrès et parcs des expositions n'ont qu'un seul commercial externe, chargé de la prospection, et emploient seulement un ou deux commerciaux internes, qui traitent les demandes entrantes et le suivi.
En termes d'hébergement, l'hôtellerie reste la formule privilégiée, dans 97% des cas, avec une préférence pour le milieu et le haut de gamme. Mais 43% des responsables de centres de congrès et parcs d'exposition estiment insuffisante la qualité de l'hébergement, en termes de gammes, comme en termes de prestations ou de professionnalisme.

 

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