Les CCI en ordre de marche pour aider les entreprises face à la crise énergétique

Les CCI comptent bien se servir de la méthode et du savoir-faire développés durant la crise covid pour venir en aide aux entreprises impactées par la crise énergétique et l'inflation. "Le covid nous a définitivement remis en selle, nous étions en première ligne, explique ainsi à Localtis Alain Di Crescenzo, président de CCI France, la méthode est toujours la même, représenter les entreprises" (voir notre article du 7 octobre 2020). Et le plan stratégique des CCI adopté le 13 septembre 2022 en assemblée extraordinaire va dans ce sens. Il décline pour les cinq prochaines années autour de 30 engagements et 70 projets, dont 8 prioritaires, ces enjeux d'accompagnement des entreprises, avec une ambition claire : "s'affirmer comme le premier réseau public de proximité, accélérateur de l'économie et de la croissance durable des entreprises en France et à l'international". Le réseau, qui s'appuie maintenant sur 122 structures, 4.400 chefs d'entreprise et 14.000 collaborateurs, espère en avoir fini avec ses réorganisations et baisses de budget. "En dix ans, on est passé de 1,3 milliard d'euros à 525 millions, on ne peut pas aller au-delà sinon on risque de détériorer le service au moment où les entreprises ont besoin de nous comme jamais, affirme Alain Di Crescenzo, après l'épidémie et les fermetures, la pénurie de certaines matières, les entreprises subissent maintenant l'inflation et la crise de l'énergie, elles ont besoin d'une boussole, d'un accompagnement de proximité". Et c'est là que les CCI interviennent, à travers notamment le repérage aussi rapide que possible des entreprises en difficulté.

Repérer les "électrointensifs" et acheminer les aides

"Il faut repérer les 'électrointensifs' et les entreprises qui ont peu de marge et acheminer les aides", assure le président de CCI France, qui estime qu'il faudra de toute façon créer des outils de soutien spécifiques pour éviter une véritable crise industrielle. "Si une entreprise paye une facture d'énergie qui représente 1% de son chiffre d'affaires et réalise 3% de marge, si la facture est multipliée par six ou dix, elle risque de fermer, c'est le cas des entreprises de verrerie, de scieries, les gestionnaires de piscines, de remontées mécaniques…" Pour le moment, comme l'a annoncé Elisabeth Borne, Première ministre, le 14 septembre, une prolongation du bouclier tarifaire est prévue en 2023 pour les petites entreprises.

Et pour aider les chefs d'entreprise à réaliser des économies d'énergie et participer à la réduction de 10% de la consommation fixée par le gouvernement d'ici l'automne, CCI France a aussi mis en place un plan d'actions avec un programme prioritaire d'économies d'énergie pour inciter les 3,8 millions d'entreprises accompagnées à la sobriété énergétique. Le plan comprend notamment une grande campagne de communication "Au pays des Lumières, nous pouvons aussi les éteindre" et un repérage des bonnes pratiques au niveau européen. Un outil de diagnostic, le "Flash Diag Energie", permettra aussi aux entreprises d'évaluer leur consommation et d'obtenir des pistes d'amélioration. En général, après un tel diagnostic, les entreprises sont capables de générer entre 5 et 10% d'économies d'énergie, affirme le réseau.