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Grenelle de l'insertion - Les CCAS font valoir leur rôle auprès des personnes éloignées de l'emploi et veulent conserver leurs aides extra-légales

Suite aux conclusions du Grenelle de l'insertion, l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas) exprime des réserves sur certaines dispositions contenues dans la "feuille de route" adoptée mardi 27 mai.
Si elle soutient la mise en place de "guichets uniques d'accueil adaptés aux bassins d'emploi" et donc aussi "le principe de référent unique de parcours", elle s'interroge notamment sur l'idée de faire du Service public de l'emploi (SPE) le seul point d'entrée de droit commun dans le parcours d'insertion, avec inscription automatique à l'ANPE.
Certes, le SPE devrait pouvoir, dans le schéma envisagé par le Grenelle, déléguer aux CCAS les missions d'accompagnement. Mais selon l'Unccas, cela "ne répond pas à la situation" des personnes très éloignées de l'emploi, qui "ont bien souvent besoin d'un accompagnement social avant toute démarche professionnelle". Et l'Unccas de poursuivre : "Lorsqu'elles sont très éloignées de l'emploi et qu'elles s'adressent au CCAS, dans quelle mesure ce dernier devrait-il systématiquement réorienter vers le SPE sachant qu'un accompagnement social préalable s'avère nécessaire ? Cette réalité est partagée par de nombreux CCAS où des référents généralistes de parcours sont reconnus dans leur rôle d'accueil et d'accompagnement global des bénéficiaires."
Dans le même esprit, l'Unccas exprime son "profond" désaccord vis-à-vis d'une mesure qui ne figure pas dans la feuille de route mais est abordée dans le rapport général. Ce rapport comprend la proposition suivante : "Mettre à la disposition des référents uniques qui accompagnent les personnes des fonds d'intervention non fléchés pour leur donner les moyens d'agir efficacement. Il s'agit d'accorder aux référents une autonomie contrôlée pour trouver des solutions rapides en matière de logement, de garde d'enfants, de mobilité, de soins, etc. Une telle orientation pourrait conduire, de façon plus ambitieuse, à une mutualisation, voire une harmonisation, des différentes aides extra-légales pouvant concourir à l'insertion."
Le document de synthèse des travaux du Grenelle reconnaît que "certains acteurs, légitimement soucieux du respect du principe de libre administration des collectivités territoriales, émettent cependant des réserves sur une éventuelle fongibilité des fonds". L'Unccas en fait partie, se disant opposée à cette idée de "fongibilité des aides extra-légales des CCAS-CIAS", dont la politique d'aide facultative "permet de répondre précisément à des besoins locaux avec rapidité, réactivité et souplesse d'intervention". En sachant que "toutes les aides extra-légales ne visent pas directement le retour à l'emploi". Pour l'Unccas, donc, il faut absolument que les CCAS-CIAS "conservent la part importante des aides qu'ils délivrent aux personnes sans ressource, lesquelles sont souvent bien loin des dynamiques d'insertion professionnelle inscrites dans le Grenelle".

C.M.

 

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