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Entreprises - Les boutiques de gestion tentent de pallier le manque d'accompagnement des auto-entrepeneurs

L'engouement pour le nouveau régime de l'auto-entrepreneur est indéniable. En 2008, 331.400 personnes ont décidé de se lancer dans l'aventure. Et d'après les dernières estimations du secrétaire d'Etat chargé du commerce, Hervé Novelli, leur chiffre d'affaires a atteint 499 millions d'euros au titre des trois premiers trimestres de l'année 2009 (61 millions d'euros au premier trimestre, 169 au deuxième et 269 au troisième), contre une prévision de 383 millions faite par l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss). Un chiffre d'affaires qui reste relativement faible, et qui ne concerne que 153.700 auto-entrepreneurs, les autres n'ayant pas déclaré d'activité pour ce premier semestre 2009. "Le régime correspondait à une attente de simplification des démarches ; il a permis de débloquer les choses et de démystifier l'entreprise en France", signale Frédérique Caméo-Ponz, président du réseau des boutiques de gestion, qui estime qu'une partie des auto-entrepreneurs, qui finalement ne déclarent pas d'activité, se sont lancés dans le nouveau statut sans réel projet d'entreprise. "Les gens veulent créer une société, ils le font facilement par internet et ensuite seulement ils se posent la question de ce qu'ils vont faire, explique-t-il. Or pour mener un projet d'entreprise, il faut avoir des clients, financer des investissements." Au niveau national, l'Etat, qui est l'initiateur de ce nouveau statut, fait en sorte que les auto-entrepreneurs profitent de tous les dispositifs en vigueur. Côté régions, les choses sont un peu plus compliquées. "Certaines régions n'ont pas adopté cette attitude, explique le responsable des boutiques de gestion. Le fait politique peut interférer, mais aussi les relations très fortes qu'elles entretiennent avec les chambres de métiers, qui étaient défavorables au nouveau statut, et avec les entreprises ; et certaines régions considérent que les auto-entrepreneurs ne sont pas de vraies entreprises." Mais cette réaction ne devrait pas durer, d'après Frédérique Cameo-Ponz, étant donné l'ampleur du phénomène. Les boutiques de gestion se mobilisent quant à elles pour aider ces nouveaux entrepreneurs. Elles ont organisé le 19 janvier 2010 une journée portes-ouvertes sur l'ensemble du territoire français autour de la thématique "Auto-entrepreneur, quelles sont les clés pour développer une activité rentable ?". Elles soutiennent ceux qui le souhaitent sur le plan administratif, commercial, et travaillent avec eux sur la rentabilité de leur activité. "Nous les aidons aussi à préparer à une évolution éventuelle vers un autre statut d'entreprise", précise Frédérique Caméo-Ponz, qui estime qu'en 2011, "il y aura peut-être un niveau moins élevé d'auto-entrepreneurs mais des auto-entrepreneurs mieux préparés car ils ont auront eu une meilleure appréhension de ce que c'est". Il faudra aussi comptabiliser le nombre de personnes qui renonceront finalement au statut après s'y être inscrit. De ce côté, le gouvernement reste pour le moment assez discret.

 

Emilie Zapalski