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Les agressions d’Argelès-sur-Mer et de Marseille relancent le débat sur l’armement des policiers municipaux

"Sans armes nos collègues auraient pu rejoindre la déjà trop longue liste des récipiendaires d'une médaille et d'une promotion à titre posthume." Par ces quelques mots, la FA-FPT Police municipale relance le débat sur l’armement obligatoire des policiers municipaux à l’approche de l’élection présidentielle, après les deux attaques au couteau survenues ces derniers jours à Marseille et à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).
Samedi matin, un homme armé d’un long couteau en céramique a attaqué trois policiers municipaux devant un centre de collecte pour les Ukrainiens installé à l'hôtel de Ville, sur le Vieux Port, blessant l’un deux. Ses collègues ont riposté, d’abord avec des armes non létales (pistolet à impulsion électrique, puis lanceur de balles de défense), avant qu'un policier municipal ne fasse usage de son arme de poing et ne tue l’agresseur. Présent samedi matin aux côtés du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a précisé, d’après l’AFP, que l'agresseur s'en était pris "à plusieurs reprises" au policier blessé et que les policiers municipaux visés avaient procédé à "plusieurs sommations" avant de faire usage de leurs armes.
Vendredi, un homme s’apprêtait à se couper les veines avec un couteau à son domicile d'Argelès-sur-Mer, avant de retourner son arme contre les gendarmes et des agents de police municipale immédiatement dépêchés sur place. L’un d’eux a fait usage de son arme et l’a blessé au niveau de l’aine.

"Trop c'est trop"

"Trop c’est trop, il n'est plus temps de débattre de la nécessité d'armer ou non les policiers municipaux. Il en va de leur intégrité physique et de leur capacité à protéger leurs concitoyens", a réagi la FA-FPT lundi 14 mars, dans un communiqué. Le syndicat demande au ministre de l’Intérieur qu’il "assume les responsabilités de sa charge et rende obligatoire l'armement létal de l'ensemble des policiers municipaux". Gérald Darmanin a une "dernière possibilité de sauver un mandat où ce gouvernement et tout particulièrement lui-même, auront brillé par leur absence en matière de sécurité publique et d'intérêt porté aux policiers municipaux", estime la FA-FPT. Le syndicat n’est pas tendre non plus avec "l'inconséquence" et "l'irresponsabilité d’élus de tous bords", "paralysés par leur dogmatisme et qui se refusent à armer leurs agents".
En signe de protestation, lundi, une vingtaine de policiers municipaux marseillais de la base de Vallier, d'où provenaient les policiers attaqués, ont refusé de prendre leur service.
Depuis plusieurs semaines, chaque vendredi, des policiers municipaux de Nantes se réunissent devant la mairie pour réclamer notamment une arme létale.

 

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