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Développement durable - Les Agendas 21 locaux, laboratoires d'innovations

"Ces Agendas 21 locaux, c'était le Grenelle avant l'heure, lancés sur une base volontaire", a déclaré le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, le 17 juin à Paris, à l'occasion du séminaire "Les Agendas 21 locaux : des territoires d'innovation". Cette rencontre s'est soldée par la remise d'un trophée à chacun des 40 collectivités et territoires reconnus "Agenda 21 local France" au cours de la quatrième session de reconnaissance organisée en 2009. 34 collectivités et territoires (18 communes de toutes tailles, 8 EPCI, 4 départements, 2 régions, 2 parcs naturels régionaux) ont ainsi été récompensés, ainsi que six autres parcs naturels régionaux dont la charte a été reconnue dans le cadre d'un dispositif spécifique. Ils s'ajoutent aux 101 déjà reconnus par le ministère de l'Ecologie au cours des trois sessions organisées depuis 2007.
La reconnaissance, qui est attribuée pour trois ans, résulte d'une démarche volontaire des collectivités qui souhaitent faire valider leur projet en tant qu'Agenda 21. Le projet doit être présenté avec un plan d'action adopté par le conseil des élus. Il est reconnu s'il satisfait au cadre de référence national rappelant les finalités et les éléments fondamentaux d'une démarche de développement durable, à l'issue d'un processus d'expertise diligenté par le Commissariat général au développement durable avec le concours du Comité national Agendas 21.
Au-delà des 141 projets labellisés à ce jour, Sandrine Fournis, chef du bureau des territoires au Commissariat général au développement durable a rappelé le dynamisme de la démarche, près de 20 ans après le Sommet de Rio, qui a fondé le principe des Agendas 21. "L'objectif des 500 Agendas 21 locaux engagés en 2008 qui était inscrit dans la stratégie nationale de développement durable en 2003 a été dépassé puisque nous en sommes à 700 aujourd'hui. La future stratégie nationale aura des objectifs plus ambitieux avec 1.000 Agendas 21 locaux en 2013 dont 250 reconnus", a-t-elle annoncé. La démarche a aussi été confortée par le Grenelle de l'environnement puisque le soutien de l'Etat aux Agendas 21 locaux figure dans la loi Grenelle 2.

Au titre de 2010, une cinquième session de reconnaissance est actuellement en cours d'expertise. Selon Michèle Pappalardo, commissaire générale au développement durable, si les deux thèmes prédominants restent la question climatique au sens large (efficacité énergétique, énergies renouvelables, transports, urbanisme) et la préservation du milieu naturel (biodiversité, protection des espaces, nature en ville), la dimension économique revêt une importance croissante dans les Agendas 21 locaux, qu'il s'agisse de la sensibilisation des PME-PMI aux problématiques de développement durable sur leur territoire, des plans de soutien à l'économie sociale et solidaire, du maintien de l'agriculture péri-urbaine, de la structuration d'activités ou de filières respectueuses de l'environnement ou de l'intégration du développement durable dans les cahiers de charges des marchés publics.

Mais il y a encore d'autres thématiques à renforcer. "Il faut trouver des pistes pour mieux intégrer la dimension sociale et sociétale dans les Agendas 21 locaux, en particulier les questions d'accessibilité des territoires, de diversité, d'insertion, de santé, notamment en lien avec l'alimentation et donc l'agriculture de proximité, a-t-elle détaillé. Il y a là un champ d'innovation fort." Autre thème à intégrer, selon elle : le risque. "On devrait mieux utiliser l'Agenda 21 pour savoir comment identifier les risques, en prendre conscience, garder leur mémoire, mieux associer les citoyens et ainsi améliorer la prévention."
 

Anne Lenormand

 

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