Le wifi territorial, mode d'emploi
Le guide du wifi territorial publié cet été par la Banque des Territoires donne toutes les clés aux collectivités pour monter leur projet et postuler au guichet Wifi4EU.
Le wifi n’est pas une technologie nouvelle. Ce n’est pas un substitut au très haut débit fixe ou mobile. Mais intégré à la plupart des terminaux numériques - smartphones, ordinateurs, télévisions sans oublier les box internet – il est devenu incontournable. Il faut dire que l’usage des bandes wifi ne nécessite pas d’autorisations particulières pour émettre et, contrairement à la 3G/4G, c’est un service la plupart du temps gratuit pour l’utilisateur qui, dès lors, n’est plus freiné dans ses usages numériques. Autant de raisons qui expliquent le succès des points d’accès wifi qui tendent à se généraliser au bureau comme dans les lieux publics, dans les campings municipaux, offices de tourisme, bibliothèques ou dans les transports en commun.
Un projet à part entière
Cependant, un projet de wifi territorial ne s’improvise pas, raison qui a conduit la Banque des Territoires à publier un guide à destination des acteurs locaux. Le projet doit en effet s’inscrire dans un projet de territoire, s’articuler à la stratégie très haut débit dont il dépend pour la collecte. Il peut être destiné à palier un déficit de couverture fixe ou mobile sur le territoire, contribuer à renforcer l’attractivité de sites et lieux touristiques ou encore être utilisé par les agents de la collectivité pour leurs besoins propres. Il implique donc une étude préalable pour étudier l’existant, déterminer les besoins et les possibilités techniques pour implanter un hotspot. Un hotspot peut ensuite être créé de toute pièce ou encore mutualisé avec un autre acteur, qu’il soit public ou privé.
Externaliser le service
La mise à disposition d’un accès wifi gratuit est, par ailleurs, encadrée par toute une série de textes tels que le droit de la concurrence (carence de l’initiative privée), les lois anti-terroristes et la législation sur la protection des données personnelles. L’exploitation d’un réseau Wifi public impose ainsi un dispositif permettant d’authentifier les utilisateurs et de conserver les données de connexion. Des contraintes juridiques, ajoutées à la nécessité de garantir une bonne qualité de service qui conduisent le guide à privilégier le recours à des prestataires. Opérateurs généralistes ou spécialisés, sociétés de services informatiques, ces acteurs ont des profils très différents. Il faut dire que la mise en œuvre d’un accès wifi dans un lieu fermé (bibliothèque, mairie) n’a par exemple que peu à voir avec l’installation d’un réseau de bornes extérieures exposées aux intempéries. L’externalisation passe donc par un cahier des charges précis, notamment pour pouvoir comparer les offres.
Le wifi participe à la dynamique "smart territoire"
En termes de modèle économique, le guide privilégie un service gratuit pour les usagers. Outre la complexité de mise en œuvre d’un système de paiement, il est en effet peu probable que les recettes générées contribuent à couvrir les coûts. Il fait surtout valoir les externalités positives que peut engendrer la création d’un réseau de hotspots wifi publics. Moyen de promouvoir un territoire, des services et événements locaux (éventuellement payants) via la page d’accès au service, les bornes peuvent aussi fournir des statistiques sur les visiteurs, faciliter la gestion du mobilier urbain et s’inscrire dans une stratégie de type "smart territoire".
Ce guide, présenté dans le cadre de Ruralitic (voir notre article ci-dessous) tombe à point nommé. Le guichet de demande de subvention Wifi4EU vient en effet de rouvrir et les collectivités y trouveront des conseils pratico-pratiques allant de la gestion du projet aux coûts (matériel, exploitation) en passant par les différents montages juridiques possibles.