Europe - Le tourisme durable en Europe peut-il sauver le secteur ?
Réunis le 17 mars en Roumanie, dans le comté d'Alba, sous l'égide de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE), 200 délégués européens ont établi un premier bilan de leur vaste projet Preserve. Un programme dédié au tourisme durable lancé en novembre 2008 au sein de l'Union européenne, qui s'établit sur 3 années au cours desquelles des études sont menées dans 13 régions de 11 pays, afin de déterminer quelles sont les meilleures pratiques à mettre en place pour attirer des touristes et contrer la crise qui a touché le secteur de plein fouet. Après la Suède et la Slovaquie, c'est au tour de la Hongrie, de l'Espagne, de l'Autriche et de la Grèce d'accueillir les experts venus étudier les offres de tourisme durable proposées et constater les difficultés rencontrées par les régions européennes. Si la France ne figure pas parmi les partenaires de ce programme, elle n'en sera pas moins intéressée par les résultats de Preserve et le guide de bonnes pratiques que publieront l'ARE et ses partenaires fin 2011. En effet, le tourisme est toujours la principale ressource du pays mais l'état des lieux dressé par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) n'est pas très optimiste : il établissait une chute de 6% des visites touristiques en Europe en 2009 (voir notre article ci-contre). Un constat désastreux pour un secteur incontournable dans de très nombreuses régions d'Europe puisque le tourisme représente 4% du PIB (produit intérieur brut) de l'Union européenne et 12% de la main-d'œuvre.
Avec la récession, les habitudes des touristes ont changé. Plusieurs facteurs sont responsables de cette évolution : l'âge plus élevé des vacanciers révélé par une étude publiée en avril 2009 par Oxford Research mais aussi le développement durable qui fait partie des nouvelles "lubies" des touristes comme en témoigne l'étude du cabinet Deloitte, publiée le 11 février, et qui révèle que, malgré la crise, le développement durable prend toujours de l'ampleur. Mais l'évolution n'est pas simple : l'obtention d'un écolabel entraîne un surcoût d'environ 10 à 20% de l'investissement des hôteliers. Un chiffre qui ne semble pas rebuter les professionnels du tourisme puisqu'en France, 65 hôtels et 16 campings affichaient fin 2009 le logo européen indispensable pour attirer une clientèle sensible au respect de l'environnement. Cette hausse s'explique notamment par les alléchantes perspectives affichées par le tourisme durable. Selon le rapport du comité de filière tourisme du 23 décembre 2009, la demande de la clientèle est croissante, le potentiel économique (de 6,3% du PIB) et le gisement d'emplois (d'un million d'emplois directs) sont en augmentation permanente. Le tourisme durable occupe donc les esprits de très nombreux professionnels qui ne manqueront pas d'en débattre lors du Salon mondial du tourisme (MAP Monde à Paris) qui ouvre ses portes du 18 au 21 mars 2010 au parc des expositions de la porte de Versailles.
Muriel Weiss