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Santé / Tourisme - Le thermalisme veut convaincre du service médical rendu

Jean-Marc Juilhard, président du groupe d'études du Sénat sur le thermalisme et le climatisme, a présenté devant la commission des affaires sociales, le 11 juillet, une communication sur le bilan de l'activité de son groupe. Le sénateur (UMP) du Puy-de-Dôme s'est livré à un vibrant plaidoyer en faveur de cette activité. Celle-ci souffre en effet d'une double difficulté. D'une part, elle est confrontée à une nette désaffection depuis plusieurs années. Environ 500.000 personnes suivent néanmoins chaque année une cure conventionnée d'au moins trois semaines. D'autre part, elle pâtit de l'image d'"une thérapeutique inutile héritée du passé, qui ne survit que parce qu'elle représente un enjeu économique : l'argent de la sécurité sociale serait utilisé pour l'aménagement du territoire...". Le président du groupe d'études a expliqué que cette image surannée devrait évoluer dans les prochaines années. Depuis 2004 - et à la demande du ministère de la Santé - les exploitants d'établissements thermaux contribuent en effet chacun, à hauteur de deux euros par curiste, au financement de programmes de recherche. Ces sommes sont complétées par les communes thermales, à hauteur d'un euro par curiste. Selon Jean-Marc Juilhard, l'étude Thermarthrose - réalisée sur 462 patients ambulatoires à Aix-les-Bains, Balaruc et Dax, et publiée dans la première revue rhumatologique mondiale - "établit ainsi sans conteste le SMR [service médical rendu, NDLR] de la cure thermale pour les 40% de curistes présentant une arthrose du genou". De même, l'étude Stop-Tag, conduite sur 237 patients, a démontré la supériorité du traitement thermal sur le médicament psychotrope de référence pour le trouble d'anxiété généralisé (TAG). Et quatorze autres études sont en cours de réalisation, qui "imposent de regarder avec plus d'attention l'apport de la médecine thermale à la santé de nos concitoyens". Les débats au sein de la commission qui ont suivi cette présentation ont montré toutefois que les sénateurs étaient également sensibles à la dimension économique du thermalisme et à son impact sur l'aménagement du territoire et le développement local, évoquant notamment le cas des produits dérivés.

Un cadre juridique en pleine évolution

Bien que cet aspect n'ait pas été évoqué lors de la présentation et du débat, le thermalisme a également connu d'importantes évolutions législatives. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2007 a en effet fait rentrer le thermalisme dans le droit commun. Comme pour l'ensemble des actes médicaux, le service médical rendu des soins thermaux devra désormais être évalué par la Haute autorité de santé et conditionnera le remboursement par la sécurité sociale, ce qui n'a pas manqué de faire naître des inquiétudes parmi les villes thermales (voir notre article ci-contre du 8 avril 2010). Seul problème : le décret qui aurait dû, en application de la LFSS 2007, préciser les modalités d'évaluation du SMR est toujours en cours de préparation. Par ailleurs, une étape importante attend les communes et les stations thermales avec l'arrivée à échéance, en 2012, de la convention nationale thermale, signée avec l'assurance maladie. Si cette échéance peut se traduire par la remise en cause de certaines stations - quelques-unes ayant d'ailleurs déjà fermé, comme Saint-Nectaire en 2003 -, la plupart d'entre elles devraient toutefois rebondir sur le créneau de la prévention et sur le développement des séjours hors assurance maladie (qui ne prend au demeurant en charge que la partie médicale du séjour). Cette forme de séjour tend en effet à de développer ces dernières années, mais pour des durées plus courtes que les séjours traditionnels.