Transports - Le Stif vote plus de 680 millions d'investissements pour moderniser les transports d'Ile-de-France
Le syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) a voté mercredi 1er juin plus de 680 millions d'euros d'investissements pour développer et moderniser le réseau francilien, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Le conseil du Stif, présidé par la présidente de région, Valérie Pécresse, a adopté plusieurs conventions de financement, dont la principale, à hauteur de 447,1 millions, pour les travaux de prolongement de la ligne 14 à la mairie de Saint-Ouen, première réalisation du Nouveau Grand Paris dont la mise en service est prévue en 2019. Le montant de cette convention est financé par la Société du Grand Paris (55,2%), la région Ile-de-France (8,58%), la ville de Paris (20%), et les départements des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis (8,10% chacun). Le conseil a également voté 162,7 millions d'euros pour le prolongement de la ligne 11 à l'est, qui reliera en 2022 le centre de Paris à Rosny-Bois-Perrier, et 39 millions pour la poursuite des travaux du Tram 9 Paris-Orly ville.
Le Stif s'est également prononcé pour le projet du Charles de Gaulle Express (CDG Express), la nouvelle liaison ferroviaire rapide, qui doit relier en 2023, sans arrêt intermédiaire et en 20 minutes maximum, la gare de l'Est à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Le Stif a affirmé "son fort soutien au projet, notamment dans la perspective de la candidature de la ville de Paris aux jeux Olympiques de 2024". Le Front de Gauche a de son côté rappelé son opposition au CDG Express, soulignant dans un communiqué qu'il "ne desservira aucun des territoires traversés, et ne sera donc d'aucun intérêt pour leurs habitants qui souffrent pourtant de fortes perturbations de la ligne RER B", qu'il va être redondant par rapport à la ligne 17 du Grand Paris Express prévue pour 2024, et que sa "tarification prohibitive, annoncée à 24 euros" exclura les abonnés du pass Navigo (titre de transport des abonnés aux transports franciliens). Des responsables PCF, FDG et CGT ont d'ailleurs manifesté le 1er juin devant le siège du Stif contre ce projet.
400 millions d'euros pour le numérique
Le conseil du Stif a également adopté un plan d'actions doté de 400 millions d'euros sur six ans pour développer les services numériques aux voyageurs. La mesure phare sera le "Smart Navigo", une dématérialisation du pass Navigo, qui permettra à terme de valider sans contact, avec son smartphone. Dans un premier temps, "entre mi-2016 et fin 2017", "chaque usager pourra gérer en ligne son abonnement Navigo ou Imagine R", ou souscrire à un abonnement. Dans un second temps, "entre 2018 et 2020", les usagers équipés de smartphones pourront utiliser une application pour acheter des titres de transport et recharger leur carte et utiliser directement leur smartphone à la place de leur ticket de transport, si leur téléphone est équipé de la technologie de communication en champ proche, dite NFC (Near Field Communication), a expliqué le Stif. De plus, "un système de paiement différé permettra aux usagers de se voir facturer le montant le plus juste en fonction de leurs déplacements dans le mois", anticipe-t-il. Le Stif veut également déployer le paiement par carte bancaire sans contact pour valider son trajet, dès 2018 sur certaines lignes de bus avant une généralisation en 2021.
Comme l'avait déjà annoncé Valérie Pécresse dans la presse, le Stif prévoit aussi la disparition progressive du ticket magnétique d'ici 2021, avec un système de "porte-monnaie transport" sur la carte Navigo pour les usagers occasionnels, dont le solde sera mis à jour en fonction des déplacements. A terme, le "Smart Navigo" devrait également permettre d'accéder à tous les services de mobilité franciliens (Autolib', covoiturage, parkings, etc.) comme c'est déjà le cas pour les vélos en libre-service Vélib'.
Le syndicat des transports a également adopté des mesures pour "centraliser l'ensemble des données de mobilité sur la plateforme opendata.stif.info", et mettre en place un "calculateur d'itinéraire prenant en compte en temps réel et de façon prédictive tous les modes de transports", et permettant aux usagers de signaler des informations en temps réel. Enfin, le Stif a annoncé le déploiement progressif d'une connexion 3G/4G sur l'ensemble du réseau, ainsi que du wifi.