Le sport prend sa place dans les contrats de ville
Dans le cadre de leur prorogation jusqu'en 2022, les contrats de ville devront désormais comporter un volet "action sportive à vocation d’inclusion sociale et territoriale".
"Il convient désormais que chaque contrat de ville comprenne un volet intitulé 'action sportive à vocation d’inclusion sociale et territoriale'." Telle est la principale disposition de la circulaire interministérielle "Sports-Villes-Inclusion", signée le 19 avril 2019 par Roxana Maracineanu, ministre des Sports, et Julien Denormandie, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement. Il s'agit d'une circulaire d’application, prise pour la mise en œuvre de la circulaire du Premier ministre du 22 janvier 2019 sur la prorogation des contrats de ville, qui prévoit les conditions d’intégration de l’action sportive au sein des contrats de ville et de leurs financements.
Typologie d'actions
Le texte de la circulaire définit les acteurs de l’action pour l’inclusion par le sport. Il s'agit, d’une part, des associations sociosportives (associations non affiliées auprès de fédérations sportives agréées par l’État ou délégataires de l’État), et d’autre part, des clubs et/ou fédérations agréées ou délégataires de l’État qui développent une action sociosportive structurée.
À propos des actions menées par ces acteurs associatifs, la circulaire note qu'"elles se distinguent d’une activité sportive 'de droit commun' à vocation récréative ou compétitive, car elles comportent toutes une finalité supplémentaire, partie intégrante du projet". En l'occurrence trois types d’activités doivent être encouragés dans le cadre de la programmation des contrats de ville. Tout d'abord, l’activité sportive "révélatrice de talents". Ici, le but est de "s’appuyer sur la pratique sportive pour repérer et valoriser des savoir-être et des savoir-faire mobilisables pour l’accès à la formation et à l’emploi". Le texte invite ainsi les préfets à "aider les acteurs sportifs mettant en œuvre de telles actions à se mettre en relation avec les missions locales, le service public de l’emploi ou bien directement avec des employeurs".
Ensuite, est ciblée l’activité sportive "porteuse de valeurs". Il s'agit dans ce cas d'utiliser le sport comme "un support pour diffuser des messages faisant la promotion de valeurs citoyennes : cohésion sociale, prévention et traitement des dérives (racisme, antisémitisme, homophobie, égalité hommes-femmes…".
Enfin, le troisième type d'activité sportive visé est le "projet de territoire", reprenant les deux premiers points. En effet, mentionne la circulaire, "l’inscription volontariste du sport sur un territoire peut permettre de mobiliser les jeunes publics dans une dynamique d’insertion et/ou de citoyenneté au sein et avec les acteurs de différentes institutions (l’école, l’entreprise…). Le sport peut ainsi favoriser la concertation de l’ensemble des acteurs d’un territoire autour de projets partagés".
Pour mener à bien ces actions, il faut bien entendu des équipements. Aussi la circulaire rappelle-t-elle à ses destinataires qu'"à travers la gestion urbaine et sociale de proximité (GUSP), il [leur] appartient d’appeler l’attention de la collectivité à la nécessité de prévoir l’implantation d’équipements sportifs en accès libre, ouverts ou réservés afin qu’ils répondent à l’ensemble des besoins".
Financements de l’Agence nationale du sport
En outre, le rôle des habitants, et des conseils citoyens en particulier, devra être renforcé dans le processus décisionnel d’implantation et d’utilisation de ces équipements. "Le recours à la domotique et à la sécurisation des équipements sportifs pourra être envisagé pour faciliter les accès non surveillés aux équipements sportifs", précise encore le texte.
Il est à noter que les financements de l’Agence nationale du sport, qui doit être lancée le 24 avril, "seront consacrés à l’amorçage et à l’émergence des projets [et] pourront aussi soutenir leur ingénierie et leur modélisation".
Pour ses promoteurs, ce texte "permet la reconnaissance du rôle majeur que remplit le sport dans la société" et "ouvre des perspectives inédites pour mettre en valeur le rôle d’inclusion sociale du sport dans nos villes, en particulier pour les jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville".
Selon Roxana Maracineanu et Julien Denormandie, cette circulaire "amorce le début d’une plus grande collaboration entre les ministères du Travail, de l’Éducation nationale, de la Cohésion des territoires et des Sports mais aussi le tissu associatif et sportif sans oublier les collectivités : c’est la grande équipe de France des quartiers".