Coopération décentralisée - Le Sedif lance un appel aux collectivités pour une solidarité-eau plus efficace
Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) et l'Agence française de développement (AFD) ont organisé le 9 mars un colloque intitulé "Solidarité-Eau : pourquoi pas vous ?" à l'attention des collectivités. Sur la base de la loi Oudin-Santini, l'objectif était d'inciter les communes à soutenir "avec plus de force" les actions de coopération décentralisée pour l'accès à l'eau potable dans les pays en développement. André Santini, président du Sedif, regrette en effet que les actions engagées aujourd'hui soient souvent trop éparses et pas assez concertées. "Il faut trouver un point d'équilibre entre les actions importantes et celles plus personnelles", insiste-t-il. Le choix du territoire, la participation des populations locales, les décisions concertées avec les acteurs locaux, notamment sur le prix de l'eau, constituent les grandes lignes du mode opérationnel du Sedif. "A l'échelle de nos 144 communes, ce sont près de 2 millions de personnes en Afrique qui ont désormais accès à l'eau potable", souligne André Santini. Pour parvenir à des résultats, le rapprochement des acteurs semble une nécessité pour plus de cohérence et de transparence avec tous les intervenants. "Le Sedif apporte 'le hard', les collectivités apportent le 'soft'", résume Jean-Michel Severino, directeur général de l'AFD. La Loi Oudin-Santini, votée en février 2005, a comblé un vide juridique en autorisant les collectivités et les établissements publics, dans la limite de 1% des ressources de leurs services d'eau, à mener des actions. Jacques Sylla, ancien Premier ministre de Madagascar, témoigne qu'après six ans d'actions sur l'ensemble du pays, et pour un montant de 13.000 euros, les choses ont vite évolué et les résultats ont été rapidement visibles. En France, le budget solidarité-eau cumulé des 15.000 services d'eau et d'assainissement et des six agences de l'eau représente un potentiel de 120 millions d'euros par an. De son côté, l'AFD a annoncé qu'elle allait augmenter sa contribution pour l'accès à l'eau en faveur des plus pauvres, en passant de 145 millions d'euros à 290 millions d'euros en 2009.
Sophie Besrest / Victoires Editions