Politique de la ville - Le programme "Ville Vie Vacances" 2016 est lancé

Sébastien Jallet, commissaire général délégué à l'égalité des territoires, directeur de la ville et de la cohésion urbaine, a adressé le 10 février aux préfets la circulaire sur les orientations du programme "Ville Vie Vacances" 2016. Il y rappelle la cible : "prioritairement les enfants et jeunes en difficulté des quartiers de la politique de la ville, âgés de 11 à 18 ans et éloignés de l'accès aux loisirs et aux vacances".
Il y rappelle également qu'elles s'inscrivent "naturellement dans le cadre des nouveaux contrats de ville". Voilà pourquoi "les interventions doivent se concentrer sur les quartiers de la nouvelle géographie prioritaire". Si l'année dernière le ministère avait pu envisager "à titre exceptionnel" de financer des actions portant sur les territoires en veille active (les "sortants" de la géographie prioritaire), cette année, le CGET, pilote du programme, semble plus intransigeant : "Les actions doivent se concentrer sur les QPV, donc en principe pas sur les quartiers de veille active", a-t-il indiqué à Localtis.

50 % de jeunes filles

Cette année, le CGET a demandé aux préfets d'être attentifs, lors de la sélection des projets, sur deux points : la mixité des activités, "avec un objectif attendu de 50% de jeunes filles bénéficiaires" (elles ne représentaient que 41% en 2014), et l'implication des jeunes, "les actions devant reposer sur une co-construction par les intéressés eux-mêmes". La circulaire leur demande également de "cibler davantage les actions sur les publics orientés par la protection judiciaire de la jeunesse, la prévention spécialisée, l'aide sociale à, l'enfance, l'administration pénitentiaire et le programme de réussite éducative".
La circulaire indique enfin que, pour les chantiers éducatifs, des exonérations de charges sociales pour les jeunes recrutés dans ce cadre peuvent être octroyés au porteur de projet. A ce titre celui-ci est exempté du paiement de la CSG et de la CRDS. A deux conditions : les porteurs de projet doivent être soit un EPCI, soit une association, soit un organisme HLM, soit une société de transport ; et être inscrit dans la programmation départementale VVV.

9 millions d'euros en LFI

"Chaque année, environ 400.000 jeunes, dont 75% issus des QPV bénéficient de ce programme actif dans 93 départements", indique le CGET. La loi de finances pour 2016 a doté le dispositif de 9 millions d'euros, soit le même montant que l'année dernière où l'on prévoyait de financer 9.700 opérations à destination de 500.000 jeunes. Le bilan pour l'année 2015, qui est "en cours de réalisation", dira si ces objectifs ont été atteints. Peut-être estimera-t-il également la contribution – et son évolution - de leurs partenaires financiers que sont les communes, les CAF et les conseils départementaux.
Pour rappel, le programme VVV a pris la suite des "opérations anti été chaud" créés en 1981, au lendemain des soirées "rodéos" du quartier des Minguettes de Venissieux. L'idée étant d'éloigner les jeunes turbulents des cités et y ramener le calme. Aujourd'hui, les actions "VVV" se doivent de "répondre à une logique éducative, culturelle ou sportive".