Le premier plan national d'actions en faveur du lynx soumis à consultation
Le ministère de la Transition écologique a lancé jusqu'au 27 octobre prochain une consultation publique pour recueillir l'avis de la population sur le projet de plan national d'actions en faveur du lynx boréal, prévu pour la période 2022-2026. Objectif : protéger le plus grand félin sauvage d'Europe, en danger d'extinction en France.
Plus grand félin sauvage d'Europe et le seul de cette espèce en France, le lynx boréal est l'un des trois grands carnivores présents dans l'Hexagone avec l'ours brun et le loup gris. Reconnaissable à son pelage beige tacheté et à ses grandes oreilles pointues, il est aujourd'hui classé comme espèce "en danger" sur la "liste rouge" française des espèces menacées d'extinction de l'Union mondiale pour la nature (UICN).
Menaces multiples
150 individus environ sont recensés en France, dont les deux tiers dans le massif du Jura. L'animal est également présent dans les Alpes et, de manière sporadique, dans le massif des Vosges. Mais depuis sa réintroduction en France dans les années 70-80, il fait face à de nombreuses menaces. 150 collisions ont été recensées, soit près de 58% des cas de mortalité détectés, selon les données du Réseau Loup-Lynx. Au cours de la dernière décennie, ce sont en moyenne sept lynx par an qui sont tués, majoritairement sur les routes, mais aussi sur des voies ferrées (moins de 10% des collisions). D'après les services de l'État, une vingtaine de cas avérés de "destruction illégale" ont aussi été dénombrés depuis le retour du lynx "ce qui représente 10% des individus retrouvés morts", un chiffre jugé toutefois "sous-estimé". Pour la seule année 2020, trois lynx ont été tués par arme à feu dans les massifs du Jura et des Vosges. La conservation à long terme de l'espèce est aussi menacée par le manque de connexion de la population de lynx du fait de la fragmentation des habitats.
Rétablir l'espèce "dans un bon état de conservation"
Le projet de plan national d'actions en faveur de cette espèce – le premier du genre en France –, qui s'appliquera de 2022 à 2026 et fait l'objet d'une consultation publique jusqu'au 27 octobre prochain , a donc pour objectif de "déterminer les actions à mettre en oeuvre afin de rétablir l'espèce dans un bon état de conservation", selon le ministère de la Transition écologique. Il prévoit notamment de "lutter contre les destructions illégales de lynx", de "réduire la mortalité liée aux collisions" et les "conflits avec les activités d'élevage" ou encore d'"améliorer les échanges entre les populations de lynx" sur le territoire.
L'avis du public et les recommandations du Conseil national de la protection de la nature seront prises en compte à l'issue de la consultation. La Dreal Bourgogne-Franche-Comté coordonne et anime la mise en œuvre du plan avec l’appui de l’Office français de la biodiversité (OFB). Les collectivités territoriales sont membres de son comité de pilotage. Régions et départements pourront aussi participer au financement de certaines actions.