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Réchauffement climatique - Le plan national d'adaptation au changement climatique est bouclé

Annoncé il y a deux ans par Jean-Louis Borloo, repris par Chantal Jouanno puis bouclé par Nathalie Kosciusko-Morizet, le plan national d'adaptation au changement climatique est figé dans le marbre depuis ce 20 juillet.
Ce Pnadd contient 230 mesures qui, en majorité, sont applicables rapidement et ne nécessitent pas de changements législatifs mais des aménagements réglementaires. Valables jusqu'en 2015, leur efficacité sera évaluée annuellement. Le consensus a fait son effet : aucune mesure n'est en soi spectaculaire. "Là n'était pas le but, les actions sont simples mais précoces dans cet effort d'adaptation. Elles seront bénéfiques quel que soit notre futur environnement", a expliqué la ministre de l'Ecologie.

Deux ans de concertation

A l'instar de la loi Grenelle 1, qui avait ouvert la voie de sa réalisation, l'intérêt du Pnadd s'est notamment joué en amont, dans sa phase de préparation. Il est en effet le fruit d'un travail interministériel et d'une longue concertation assortie de rapports d'étapes, dont peu de participants sont ressortis déçus. Côté collectivités, les réunions interrégionales et les retours des territoires ultra-marins avaient mis en avant la nécessité d'un plan clair, hiérarchisé, à même de lever l'habituelle confusion entre effort d'adaptation et effort de réduction (atténuation). C'est chose faite : même si sa vocation est par nature transversale et que nombre de mesures font écho à d'autres plans (plans Sécheresse et Digues) ou réformes (urbanisme de projet) en cours, il en ressort des lignes bien distinctes. Entre les besoins du terrain et les scénarios dressés par la communauté scientifique, entre l'urgence du présent et l'enjeu prospectif, l'exercice n'était pas aisé mais il aboutit sur un catalogue de mesures couvrant une vingtaine de secteurs. "Nombre d'entre elles seront portées par les collectivités", a indiqué la ministre. 

Réduire de 20 % nos consommations d'eau

Sur l'enveloppe de 171 millions d'euros dédiée à ce plan, 21 millions d'euros iront à l'objectif d'économie d'eau. Le but est de réduire les consommations d'eau de 20% d'ici à 2020. L'accent va être mis sur la réduction des fuites dans les réseaux de distribution d'eau. A cet effet, de nouvelles aides des agences de l'eau sont prévues pour les collectivités. C'est aussi par ce biais que transiteront des aides pour qu'elles s'équipent en dispositifs de récupération des eaux de pluie et de réutilisation des eaux usées pour les espaces verts. Sécheresse oblige, la question des prélèvements hivernaux sur la ressource en eau refait surface. Comme les collectivités - notamment d'Outre-mer - l'avaient demandé durant la concertation, la création de retenues de substitution est prévue, aides financières à l'appui.
Pour prévenir l'apparition de pathologies liées au réchauffement, les dispositifs de surveillance de divers vecteurs (pollen, microorganismes, moustiques) vont être renforcés. "Il s'agit d'être plus réactif sur ce problème dont on pressent qu'il va être croissant", a précisé la ministre.
Sur le volet forêts, l'adaptation passera par un meilleur recensement des zones qui seront à l'avenir sensibles aux incendies même si elles ne le sont que modérément aujourd'hui. C'est le cas des forêts d'Aquitaine ou de Sologne.

Vulnérabilité des réseaux

Se pose aussi la question de la durabilité des réseaux de transport. Etant vulnérables à la chaleur, une méthodologie d'évaluation tenant compte du type d'ouvrage, de leur localisation et de leur construction doit être réalisée. Un vaste chantier pourrait alors s'ouvrir en vue d'adapter les référentiels afférents à la gestion des routes et voies ferrées. D'ores et déjà, face aux risques de submersion marine, des collectivités locales ont commencé à restaurer différemment leur patrimoine routier.
L'évolution du trait de côte devient un fait déterminant. Sa mesure, son suivi vont être renforcés. Les plans de prévention littoraux doivent l'intégrer. Pour que les ouvrages de protection du littoral soient mieux adaptés, un guide technique est prévu pour 2014. Idem pour les installations classées (ICPE) : sans le modifier en substance, leur cadre d'exploitation doit être révisé à l'aune du changement climatique.
"En cela, ce plan ne bouscule pas les cadres actuels. Il s'appuie sur eux, sur les outils et les nomenclatures existants pour y introduire des prescriptions, des actions d'anticipation, de recherche et de surveillance", a résumé la ministre.