Le plan 5.000 équipements sportifs a bien atteint ses cibles

Un bilan du plan 5.000 équipements sportifs portant sur la période 2022-2023 conclut à la bonne réalisation des objectifs initiaux. Le grand public mais aussi les clubs et les écoles se partagent bien les nouvelles installations.

Quand le plan "5.000 terrains de sport" est sorti des cartons, fin 2021, le but n'était pas simplement d'équiper la France d'une multitude de nouvelles installations sportives répondant à des demandes disparates. En visant expressément à renforcer le tissu associatif local et le lien avec le monde scolaire, tout en cherchant à développer la pratique de proximité en libre accès, le plan entendait renverser le point de vue et travailler à une politique de l'offre. Ce but a-t-il été atteint ? Oui, à en croire un bilan réalisé par l'Agence nationale du sport (ANS), chargée de gérer les crédits du plan 5.000.

Son étude sur la fréquentation des équipements sportifs financés au titre du plan 5.000 durant la période 2022-2023, soit les deux premières années du plan, montre que, tant du point de vue des types d'utilisateurs, des types de pratiques que des types de publics, les résultats sont à la hauteur des attentes.

Des équipements innovants

Annoncé par le président de la République en octobre 2021 puis approuvé par le conseil d'administration de l'ANS deux mois plus tard, le plan 5.000 devait bénéficier de 100 millions d'euros en 2022 et d'autant en 2023. Le tout pour construire des équipements sportifs "innovants et de proximité". Innovation et proximité sont bien atteintes si l'on considère le type d'équipements réalisés parmi l'échantillon de 482 réponses présenté : 43% sont des plateaux multisports, 14% des aires de fitness et 11% des pumptracks (pistes de bosses pour vélos et engins à roues). On trouve ensuite des pistes de padel (5%), des terrains de basket 3X3 (5%), des terrains de foot 5X5 (4%) et des skateparks (4%). Force est de constater que nombreux sont, parmi ces équipements, ceux qui étaient encore inexistants il y a vingt ans et répondent à une demande nouvelle. On remarque encore qu'une certaine simplicité a prévalu lors de la conception : seuls 2% des équipements sont couverts et 23% possèdent un éclairage.

Scolaires et clubs au rendez-vous

Les données les plus attendues étaient sans doute celles portant sur les différents types d'utilisateurs. Ici, le bilan fait état d'une belle réussite. 95% des équipements construits grâce au plan 5.000 sont utilisés par le grand public, 81% le sont par des associations sportives (dont 99% de clubs locaux) et 66% par des établissements scolaires (dont 88% d'écoles primaires). 9% sont encore utilisés par d'autres utilisateurs (centres de loisirs, colonies de vacances, maisons de quartier, etc.). Au delà de la pratique libre, les équipements réalisés dans le cadre du plan 5.000 servent donc bien aux acteurs locaux du sport, qu'il s'agisse des clubs ou des écoles. Un signe ne trompe pas : 55% des équipements sont utilisés le mercredi de 14 à 16 heures pour une pratique encadrée. Quant à la pratique libre, elle se concentre sur les débuts de soirée et les fins de semaine, en particulier le dimanche après-midi.

Le public féminin présent mais minoritaire

Au-delà du partage de l'équipement, l'autre grand enjeu du plan 5.000 consistait à élargir le public les fréquentant. En termes d'âges, les moins de 15 ans représentent 41% des utilisateurs, les 15-25 ans 26% et les 25-30 an 13%. Les 30-45 ans sont nettement moins nombreux (10%), tout comme les 45-60 ans (7%) et les plus de 60 ans (3%).

Priorité des politiques sportives publiques depuis de nombreuses années, le public féminin est présent dans 96% des équipements réalisés grâce au plan 5.000. Un bémol toutefois : la part moyenne d'utilisation des équipements sportifs pour une pratique féminine n'est encore que de 35%.

Enfin, 85,7% des équipements sont accessibles à la pratique des personnes en situation de handicap. Leur part moyenne d'utilisation de ces équipements reste cependant très modeste, avec seulement 4,8% du total.

Pour des équipements plus structurants

Si ce panorama est globalement positif, plusieurs pistes d'amélioration sont possibles, ne serait-ce que pour optimiser l'utilisation des équipements, dont 14% des porteurs de projet estiment qu'ils sont actuellement sous-utilisés. 

Parmi ces pistes, on relève la volonté de mettre en place des sanitaires, vestiaires et douches à proximité de l'équipement, de couvrir l'équipement pour permettre son utilisation tout au long de l'année, de compléter l'offre d'équipements sportifs autour de l'équipement de proximité en créant un lieu de vie ou encore d'en améliorer l'accessibilité. Autant de suggestions qui font glisser un équipement de proximité vers un équipement plus structurant... soit précisément le virage opéré par le plan 5.000 dans sa version révisée en 2024 (lire notre article du 8 février 2024) dont le bilan devra, à son tour, être tiré.

 

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