Le Parlement valide la nomination d'Olivier Thibault à la tête de l'Office français de la biodiversité
Avec 72 voix pour et 10 contre, les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat ont donné un large feu vert ce 24 mai à la nomination d'Olivier Thibault comme nouveau directeur général de l'Office français de la biodiversité (OFB). Le 12 avril, le Parlement avait en revanche rejeté pour la première fois une autre candidature proposée par le président de la République, celle de Boris Ravignon, à la tête de l'Ademe, l'agence de la transition écologique (lire notre article).
Actuel directeur de l'eau et de la biodiversité au ministère de la Transition écologique, Olivier Thibault va succéder à Pierre Dubreuil, premier directeur de l'OFB, né en 2020 de la fusion entre l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Né en 1973, ce polytechnicien, également diplômé de l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts, a été le dernier directeur de l'ONCFS (2017-2019), après avoir dirigé l'agence de l'eau Artois-Picardie (2010-2017). Il a aussi été de 2007 à 2009 conseiller de Jean-Louis Borloo au ministère de l'Ecologie, lors du "Grenelle de l'Environnement".
"L'OFB, c'est l'établissement qui doit collectivement nous apprendre à vivre, réapprendre à vivre, avec la nature et non pas contre la nature", a-t-il plaidé mercredi devant les sénateurs, appelant à "trouver des solutions au sein des territoires sans opposer économie et protection de la biodiversité". "On a plein de territoires où l'enjeu, c'est plutôt de chasser plus que moins, de mieux réguler certaines espèces, notamment les sangliers et les cervidés" dont la trop forte présence menace par endroits le renouvellement forestier, a-t-il ajouté. Mais "il y a d'autres domaines où on en prélève trop, notamment sur les oiseaux migrateurs pour lesquels un certain nombre de chasseurs se comportent plutôt comme des cueilleurs que comme des gestionnaires". "L'impact de l'agriculture sur les oiseaux, sur les insectes est majeur" et la cause principale "c'est d'abord l'utilisation de phytosanitaires", a-t-il encore affirmé, soulignant la nécessité de "construire de nouveaux modèles qui permettent de gagner sa vie en dépendant moins des phytosanitaires et de la ressource en eau".
Chargé de prévenir et réprimer les atteintes à l'environnement, l'OFB compte 1.800 inspecteurs. Il contrôle aussi la chasse, coordonne la gestion des espaces naturels protégés qu'il gère en partie et est chargé d'encourager la recherche scientifique ainsi que la sensibilisation du public.