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Création d'entreprise - Le nouvel accompagnement "Nacre" opérationnel dans presque toutes les régions

Il n'était pas prévu à cet effet, mais le Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d'entreprise (Nacre), qui entre en vigueur ce mois-ci, arrive à point nommé pour redonner un peu de souffle au marché de l'emploi. Essentiellement tourné vers les chômeurs désireux de créer leur propre activité, le dispositif a été confié à la Caisse des Dépôts, dans le cadre de la convention "Agir pour l'emploi", signée en mars 2008 avec l'Etat. Il se substitue à l'avance remboursable Eden et aux chéquiers conseils jugés peu efficaces (en revanche, les exonérations de l'Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprises sont maintenues). Le but : multiplier par deux ou trois le nombre de chômeurs créateurs d'entreprises pour passer à 20.000 par an et, par effet d'entraînement, permettre la création de 40.000 emplois dès la première année. "Les emplois créés par les chômeurs sont beaucoup plus intéressants par rapport aux emplois industriels classiques car ils ne sont pas délocalisables et ils constituent une très grande source d'économies de dépenses publiques dans le traitement du chômage", a souligné Patrick Baquin, directeur du département développement économique à la Caisse des Dépôts lors d'une table ronde organisée par l'AJPME (Association des journalistes de petites et moyennes entreprises), vendredi 9 janvier.
L'Etat compte également améliorer la pérennité de ces entreprises en tablant sur un taux de survie de 80% grâce à un accompagnement sur mesure. Le Nacre fonctionne en trois phases : aide au montage, appui à la structuration financière et l'intermédiation bancaire avant ou pendant l'immatriculation de l'entreprise, partenariat entre le créateur et la banque. 

Plus de crédits

La mise en oeuvre du Nacre implique un changement d'échelle. L'enveloppe de l'Etat va passer à 40 millions d'euros, contre 16 millions pour les anciens chéquiers conseils. La CDC apportera de son côté une aide de 100 millions d'euros destinés à financer les prêts à taux zéro (soit quatre fois plus que l'ancien budget d'Eden). Les prêts varieront de 1.000 à 10.000 euros et seront remboursables sur cinq ans. Objectif  : renforcer les fonds propres des entreprises mais aussi faire levier sur les emprunts bancaires. "Il y aura un partenariat national avec les banques. Pour elles, le dispositif est extrêmement sécurisant. Si elles ne jouent pas le jeu, la Caisse des Dépôts n'hésitera pas à saisir le médiateur", a prévenu Patrick Baquin.
La mise en œuvre du Nacre marque un tournant dans la politique de  l'emploi puisque l'accompagnement est confié à des opérateurs indépendants - agences locales des principaux réseaux d'aide à la création (Adie, France initiative, France Active, etc.), chambres consulaires, experts comptables - qui seront évalués périodiquement. Ce qui a nécessité au préalable un important travail de labellisation : sur 2.700 candidatures, 700 ont déjà reçu le label. "La phase de conventionnement avec les opérateurs va se dérouler jusqu'à la fin du mois de janvier 2009, dans certaines régions le dispositif est déjà en application, dans les autres ce le sera donc très prochainement", a assuré Emmanuelle Villeret, de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle. Nacre s'appuiera sur une gouvernance impliquant les collectivités, au premier rang desquelles les régions, et le nouvel opérateur Pôle emploi.

Michel Tendil

 

31% des Français ont envie de créer leur entreprise

Après plusieurs années de stagnation, l'envie de créer est à la hausse et rejoint les chiffres de 2001. C'est l'un des enseignements de la neuvième édition du baromètre annuel des chambres de commerce et d'industrie sur les Français et la création d'entreprise. Au total, 31% des Français interrogés ont envie de créer leur entreprise. La proportion est encore plus grande chez les jeunes, puisqu'ils sont un sur deux à vouloir se lancer dans l'aventure. 34% de ces personnes comptent passer à l'action dans les deux ans, un chiffre en nette hausse par rapport à 2008. Autre enseignement de l'étude : la création d'entreprise est vécue, pour 20% des personnes interrogées, comme un moyen d'échapper aux conséquences de la crise. En revanche, une majorité (79%) hésite à se lancer en période de crise. Des chiffres globalement encourageants qui sont dus, d'après André Marcon, président de CCI Entreprendre en France, à la mise en place du nouveau régime d'auto-entrepreneur. Le gouvernement table sur 100.000 souscriptions à ce régime dès le premier semestre 2009, et 100.000 supplémentaires au second semestre. "Le statut de l'autoentrepreneur donne de l'air, le Nacre donne de l'aide, résume Sébastien L'Aot, directeur du réseau de l'Adie, la conjonction des deux stimulera les énergies."

E.Z.


 

 

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