Archives

économie - Bercy et la CDC s'engagent à soutenir 40.000 créations d'entreprises par an

La Caisse des Dépôts et le ministère de l'Economie ont signé, mardi, une convention pluriannuelle dont l'objectif est de parvenir à la création de 40.000 entreprises par an, dont 20.000 bénéficiant d'un accompagnement renforcé.

"C'est plus de 100.000 jeunes que nous allons accompagner vers l'emploi dans les trois prochaines années", déclarait Nicolas Sarkozy, le 8 février dernier, en lançant le plan "espoir banlieue". Cinq semaines plus tard, l'une des premières pierres est posée. Bercy et la Caisse des Dépôts se sont en effet engagés, mardi 18 mars, à unir leurs efforts à travers "Agir pour l'emploi". La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, et le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, ont signé une convention pluriannuelle sur cinq ans qui marque notamment  le coup d'envoi d'une réforme des aides à la création d'entreprise. L'objectif est d'accompagner 10.000 créations dès 2009 et 20.000 par la suite en rythme de croisière annuel. La réforme sera testée dès 2008 dans les quartiers prioritaires du plan "espoir banlieue" avant d'être étendue en 2009 à l'ensemble du territoire. 

L'avance remboursable Eden est ainsi vouée à disparaître au profit d'un nouveau dispositif qui ne porte pas encore de nom mais qui se traduira par un prêt d'un montant moyen de 5.000 euros. La CDC en assurera le financement dans le cadre de la gestion des fonds d'épargne avec l'affectation d'une ressource issue du livret développement durable. Les prêts seront garantis par le Fonds de cohésion sociale. L'Etat, à travers la direction générale Emploi Formation professionnelle, financera pour sa part l'accompagnement technique des futurs créateurs. La convention sera déclinée au niveau régional pour une plus grande efficacité. La CDC aidera ainsi chaque région à se doter d'un dispositif pour la reprise-transmission et l'innovation actuellement expérimenté en Alsace.
Cette signature est pour la CDC "la première traduction concrète de la priorité PME fixée dans son plan stratégique Elan 2020", a rappelé Augustin de Romanet. "Elle entend ainsi montrer qu'elle ne s'adresse pas uniquement aux entreprises du CAC 40 mais va chercher les entreprises qui en ont le plus besoin. Nous soutiendrons une entreprise par jour là où nous en soutenions une tous les deux jours", a-t-il assuré.

Par ailleurs, la CDC s'engage à poursuivre son soutien aux grands réseaux tels que l'Adie, France initiative, Réseau entreprendre, etc.

145.000 "associations employeurs"

Le deuxième grand volet de la convention tient à l'insertion par l'activité économique (IAE). L'objectif est de doter les réseaux régionaux de l'IAE d'un outil de diagnostic financier qui bénéficiera à plus de 300 structures par an. Christine Lagarde a souligné pour sa part le rôle économique des 145.000 associations qui emploient 1,5 million de salariés. "Ce sont des employeurs extrêmement importants pour les personnes éloignées de l'emploi qui doivent être reconnus comme des entreprises à part entière", a-t-elle insisté.

La CDC poursuivra enfin, à travers le Fonds de cohésion sociale, ses efforts en faveur du microcrédit. Augustin de Romanet a rappelé à ce titre qu'un Grenelle du microcrédit serait organisé le 23 avril avec le haut commissariat aux Solidarités actives. Au total, l'engagement de la CDC s'élève à 200 millions d'euros sur cinq ans dont 44 millions d'euros dès 2008, "soit 15% de plus en rythme annuel par rapport à la précédente convention de 2004", a assuré Augustin de Romanet. "Elle y ajoutera 10 à 15 millions d'euros par an en régime de croisière au titre de la bonification affectés aux prêts d'honneur." L'ensemble de ces mesures permettrait de créer 40.000 entreprises par an selon les deux partenaires.

Enfin, Christine Lagarde a indiqué que les travaux parlementaires sur le projet de loi de modernisation de l'économie devaient démarrer dès mardi soir. Elle a précisé qu'il comporterait un volet sur les entrepreneurs individuels "pour les aider dans leur parcours" avec "une fiscalité et des charges sociales qui ne pèseront que lorsqu'ils généreront de l'activité". Une mesure appuyée de longue date par Maria Nowak, présidente de l'Adie, qui se trouvait dans l'assistance.

 

Michel Tendil

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis