Le moratoire sur la chasse reconduit d’un an pour trois espèces d’oiseaux migrateurs

Le gouvernement a renouvelé pour un an, jusqu’au 30 juillet 2025, - au terme de trois arrêtés du ministère de la Transition écologique parus les 2 et 27 août - la suspension de la chasse de la barge à queue noire, du courlis cendré et de la tourterelle des bois sur l’ensemble du territoire métropolitain, trois espèces d’oiseaux migrateurs inscrites sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et dont l’état de conservation reste précaire. Une consultation publique avait été ouverte in extremis en ce sens courant juillet. 

"Encourageant, mais toujours insuffisant", a réagi la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui s'agace de ces "consternantes sagas juridiques" l’obligeant "chaque année au mois de juillet, (à) se mobiliser pour s'assurer que les courlis cendrés, les tourterelles des bois et les barges à queue noire ne soient pas à nouveau chassés au cours de la saison suivante". Pour y mettre enfin un terme, "il suffirait à Emmanuel Macron de simplement respecter son engagement pris en 2017 en retirant toutes les espèces d'oiseaux en mauvais état de conservation et inscrites sur la liste rouge de l'UICN, au nombre de 20, de la liste du gibier chassable en France fixée par l'arrêté ministériel du 26 juin 1987, où figurent 64 oiseaux", pointe l’association. 

Saisi en référé par la LPO, le Conseil d’Etat avait suspendu fin août 2019 l'arrêté ministériel du 31 juillet 2019 autorisant la chasse de 6.000 courlis cendrés. Plusieurs arrêtés similaires ont donc déjà prolongé le moratoire sur la chasse du courlis cendré depuis 2019. La chasse de la barge à queue noire a été suspendue sur le territoire national à trois reprises de 2008 à 2013, de 2015 à 2018, de 2019 à 2021. Cette dernière période a été prolongée par des arrêtés successifs. Et concernant la tourterelle des bois, le ministre de la Transition écologique, avait également signé un texte similaire, en juillet 2022 et août 2023, permettant officiellement de suspendre jusqu’à l’été suivant la chasse de cet oiseau migrateur, dont la population a diminué de 48% entre 1989 et 2015 et de 44% sur les 10 dernières années, selon les statistiques du ministère.