Le ministère de la Culture publie des fiches pratiques pour la réouverture au public
Ces fiches couvrent cinq domaines : l'archéologie préventive (dont les "opérations en milieu spécifique"), les archives, les bibliothèques et médiathèques (avec notamment la question du confinement des livres manipulés par les lecteurs), les jardins et les musées (lesquels ont en outre accès à un questionnaire d'"autoévaluation pour la reprise d'activité").
Après les annonces du chef de l'État sur le dispositif d'aide au secteur culturel (voir notre article ci-dessous du 6 mai 2020) – et malgré l'incertitude qui règne encore sur les dates de réouverture de la plupart des établissements du secteur –, le ministère de la Culture publie une série de fiches destinées à "l'aide pour la reprise d'activité et l'ouverture au public". Ces fiches diffèrent des "guides covid-19" réalisés par les ministères pour les différents secteurs professionnels. Il est par ailleurs précisé qu'elles "prennent en compte la situation sanitaire à la date de leur rédaction, et devront donc être adaptées en cas d'évolution de cette situation".
Les fiches publiées, généralement élaborées en concertation avec les professionnels et institutions du domaine concerné, couvrent cinq domaines : l'archéologie préventive, les archives, les bibliothèques et médiathèques, les jardins et les musées. Leur aspect assez disparate dans la pagination comme dans le contenu – à la différence des "guides covid-19" – s'explique par des origines diverses : direction générale des patrimoines, Drac du Centre-Val de Loire et Comité des parcs et jardins de France.
Toutes ces fiches ont néanmoins en commun d'être centrées sur la dimension sanitaire. Elles reprennent en effet les recommandations sur les gestes barrières et les mesures de protection à mettre en œuvre, telles qu'édictées par le gouvernement et le Haut conseil de la santé publique (HCSP). Mais elles tiennent compte également des spécificités de chaque domaine. Ainsi, sur l'archéologie préventive, la fiche évoque le cas particulier des "opérations en milieu spécifique" (milieux exigu, souterrain, subaquatique...) et des opérations en aval de la phase de terrain (en particulier le nettoyage et la conservation des biens archéologiques mobiliers).
Sur les bibliothèques et médiathèques, au-delà des mesures sanitaires générales, un aspect très important concerne le confinement des livres ou objets manipulés ou rendus par les lecteurs. Sur ce point, la fiche rappelle le principe anglo-saxon "Time is the best Disinfectant". La fiche déconseille donc "la désinfection des collections à l'aide d'un produit chimique potentiellement néfaste pour les matériaux qui les constituent". Il apparaît en effet que "les virus, à la différence des moisissures, ne se développent pas en dehors des organismes vivants et qu'à ce titre, ne sont ni capables de 'survivre' longtemps sur des surfaces inanimées et encore moins de s'y multiplier". Selon l'organisme britannique de santé publique, "le risque présenté par le carton [peut] être considéré négligeable au bout de 24 heures, celui afférent au plastique, après 72 heures".
Enfin, sur les musées, le ministère met en ligne une "proposition d'autoévaluation pour la reprise d'activité". Celle-ci consiste en une copieuse série de questions permettant d'éclairer les décisions à prendre. Elles portent sur le fonctionnement du musée (modalités pratiques de la reprise d'activité et scénarios de réouverture au public), sur la programmation, sur les collections, sur la fréquentation (avec notamment l'impact de la crise sanitaire), sur les travaux éventuels et sur le fonctionnement administratif, les marchés publics et le dialogue social.