Culture - Le ministère de la Culture et Clermont-Ferrand signent le premier "pacte pour la culture"
Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a signé le 29 janvier avec la ville de Clermont-Ferrand le premier "pacte pour la culture". L'événement avait été annoncé lors des vœux de la ministre (voir notre article ci-contre du 26 janvier 2015). Principale mesure du pacte : le ministère et la ville s'engagent à maintenir, pendant trois ans, leur financement en faveur de la culture sur le territoire de la commune. Et cela malgré la disette budgétaire.
Un partenariat "à réaffirmer en cette période de contrainte budgétaire"
"Certes, le partenariat entre l'Etat et les collectivités est ancien. Mais il me semblait nécessaire de le réaffirmer en cette période de contraintes budgétaires. J'ai donc voulu soutenir les villes qui, au moment de dresser leurs priorités budgétaires, ont placé la culture au cœur de leur projet", a déclaré Fleur Pellerin.
Du côté de l'Etat, cet engagement garantit l'apport d'un financement d'environ 5 millions d'euros par an pour les activités culturelles de la ville. Du côté de la ville, le maire, Olivier Bianchi (qui fut pendant 10 ans adjoint à la culture), a affirmé que "la culture ne doit pas faire partie des variables d'ajustement [...] On fait donc d'autres choix : moins de ronds-points, moins de voirie..." Il affirme : "La ville a l'intime conviction que son développement, son attractivité, son rayonnement et son maintien d'un lien social harmonieux passent par le maintien d'une politique culturelle forte et volontariste."
Clermont-Ferrand engagera des Etats généraux de la culture en septembre prochain. Et elle envisage, d'ici à une dizaine d'années, de se porter candidate au titre de "Capitale européenne de la culture", comme le furent Marseille ou Lille.
Grenoble et Caen, contre-exemples ?
Les propos du maire de Clermont-Ferrand, comme ceux de la ministre de la Culture, visent clairement certaines collectivités qui ont choisi de réduire de façon drastique leurs budgets culturels pour faire face aux contraintes budégtaires en général et à la baisse des dotations de l'Etat en particulier.
C'est le cas notamment la ville de Grenoble - longtemps en pointe en matière de politique culturelle - qui a décidé de supprimer la totalité de sa subvention aux Musiciens du Louvre, un groupe créé en 1982 et installé dans la ville depuis de longues années. La suppression de la subvention avait été mise sur le compte d'une discipline et d'une pratique trop élitistes, en l'occurrence la musique baroque et la musique sur instruments anciens. C'est aussi le cas de Caen, qui pourrait remettre en cause sa convention avec le groupe mondialement célèbre Les Arts florissants de William Christie, en résidence depuis 25 ans.
D'autres pactes pour la culture devraient suivre dans les prochaines semaines. La seconde signature est d'ores et déjà prévue le lundi 2 février avec la ville de Cambrai.