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Energie - Le marché du biogaz devrait décoller en 2013

Le marché du biogaz, provenant notamment de la méthanisation des ordures ménagères ou des effluents d'élevage, va presque tripler d'ici 2020 en France, même si son décollage attendra au moins 2013, selon une étude que vient de publier le cabinet d'études économiques sectorielles Xerfi. Cette filière bénéficie actuellement d'un cadre réglementaire favorable qui tranche avec le reste des énergies renouvelables, observent les experts de Xerfi. Tout d'abord en mai 2011, le tarif d'achat de l'électricité produite à partir du biogaz a été réévalué de 20% en moyenne par rapport à l'ancien arrêté de 2006. En juillet de cette même année, est aussi entrée en vigueur l'obligation de tri et de traitement pour les gros producteurs de déchets fermentescibles (déchets d'espaces verts, résidus alimentaires ou de cuisine, etc.). Enfin, depuis novembre 2011, l'injection de biométhane dans le réseau public de gaz naturel est autorisée. Dans ces conditions, Xerfi estime que le marché du biogaz pourrait atteindre 700.000 tonnes équivalent pétrole (tep) à l'horizon 2020, contre environ 250.000 tep actuellement. En 2013, il table sur 304 installations de valorisation du biogaz contre 270 en 2011.
Si les dispositifs de soutien vont permettre d'accroître l'activité et les revenus des exploitants à l'avenir, les projets actuels sont encore peu rentables, notent toutefois les experts de Xerfi. L'étude montre ainsi qu'une installation de méthanisation coûte aujourd'hui 1,6 à 2,3 fois plus cher en France qu'en Allemagne, principalement du fait de coûts de construction plus élevés. L'équilibre économique des projets reste en outre tributaire des subventions accordées par les collectivités territoriales qui représentent 25% à 50% des dépenses d'investissement. Or, du fait de la dégradation de l'environnement économique, les subsides publics diminuent et les banques et les investisseurs privés se montrent extrêmement prudents, ce qui fait craindre aux experts de Xerfi le report de certains projets dans les prochains mois.
Actuellement, observent-ils, les installations agricoles et industrielles, représentent les deux tiers des sites de production, mais ne génèrent qu'un tiers de la production. A l'inverse, les usines de méthanisation des ordures (moins de 5% des
installations) produisent un quart du biogaz français. L'étude note aussi que le nombre de centres d'enfouissement technique (CET) disposant d'une unité de valorisation énergétique du biogaz est passé de 45 en 2006 à 73 en 2011 et que 97M des stations d'épuration des eaux usées valorisent aujourd'hui le biogaz. Outre des sociétés spécialisées (Fertigaz, Naskeo Environnement, Methanor, Methaneo, Valorem...), les intervenants sur le marché français du biogaz sont les grands gestionnaires de déchets (Sita/Suez Environnement et Veolia Propreté) ainsi que les groupes d'énergie comme EDF et GDF Suez.