Environnement - Le Marais poitevin devra attendre pour retrouver son label de parc naturel régional
Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé le 20 février que le gouvernement avait décidé de ne pas statuer sur le projet de charte de parc naturel régional du Marais poitevin qui lui avait été transmis. Grâce à cette nouvelle charte environnementale, le Marais poitevin, vaste zone humide de 100.000 hectares qui s'étend sur les trois départements de Vendée, des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime, espérait reconquérir le label de parc naturel régional qu'il avait perdu en 1996 pour non-respect de sa charte de l'époque. Mais selon le ministre de l'Ecologie, le nouveau projet de charte présenterait "une extrême fragilité juridique, à même de compromettre la viabilité du futur parc, alors que la solidité juridique est la seule condition de sa réussite".
Le ministre a proposé aux différentes collectivités et administrations concernées d'établir "un projet rénové dans les meilleurs délais afin de faire du Marais poitevin un parc naturel régional exemplaire". Il a ajouté qu'il souhaitait "recevoir l'ensemble des acteurs" de ce projet pour en discuter. Mais pour Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, le refus du gouvernement de valider la nouvelle charte est "scandaleux et incompréhensible". "Cette décision a été prise sans réelle concertation avec les organismes compétents que sont la Fédération des parcs naturels régionaux ou le Conseil national de protection de la nature et contre l'avis de la commission d'enquête publique", a-t-elle affirmé le 22 février dans un communiqué. Selon elle, "le gouvernement ne cesse de contredire dans les faits ce qu'il a annoncé lors du Grenelle de l'environnement". "Il envoie un très mauvais signal à tous ceux qui sont préoccupés par la protection de nos richesses naturelles, la préservation de l'environnement", a-t-elle poursuivi. "La région Poitou-Charentes s'associera à la région Pays-de-la-Loire pour contester cette décision inadmissible devant le Conseil d'Etat", a prévenu Ségolène Royal.
Anne Lenormand avec AFP