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Environnement - Les parcs naturels régionaux inquiets de la baisse des crédits de l'Etat

La Fédération des parcs naturels régionaux tient jusqu'au 7 octobre ses journées nationales en Camargue sur le thème de "L'eau dans tous ses états". A l'occasion de ces rencontres, qui réunissent quelque 800 élus, techniciens et partenaires des 44 parcs naturels régionaux (PNR) de France, Jean-Louis Joseph, président de la fédération, a fait part de ses inquiétudes sur la participation de l'Etat au financement des parcs. "Ces crédits ont tendance à baisser depuis plusieurs années", a-t-il indiqué. "Il y a un vrai problème, nous ne pouvons accepter que l'Etat ne fasse pas ses devoirs", a renchéri Michel Vauzelle, président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, rappelant que les parcs relevaient d'une compétence partagée entre l'Etat et les régions. L'Etat, garant du label, en assure environ

10% du financement annuel, les régions apportant la plus grosse part aux côtés des départements.
Malgré le désengagement de l'Etat, Jean-Louis Joseph estime que les parcs, qui vont fêter en 2007 le 40e anniversaire de leur réseau, sont "une vraie réussite". La formule fait d'ailleurs recette à l'international, a-t-il ajouté, évoquant des projets au Maroc et au Brésil. Aujourd'hui, les 44 parcs naturels régionaux couvrent environ 12% du territoire français. La création d'un 45e - celui des Alpilles - devrait être annoncée prochainement et une dizaine de projets sont à l'étude. Mais cette réussite se mérite : le Marais Poitevin a perdu son label de parc régional il y a dix ans pour avoir laissé disparaître 30.000 hectares de zones humides.
A l'origine des parcs, en 1967, il s'agissait pour la Délégation à l'aménagement du territoire, de créer des "poumons verts" près des grandes métropoles et de revitaliser des zones rurales délaissées, explique Gérard Moulinas, directeur de la fédération des PNR. Depuis "il y a eu une inversion de la tendance, les campagnes regagnent des habitants et les parcs subissent la pression de l'étalement urbain", ajoute-t-il, évoquant également les dangers d'un développement incontrôlé du tourisme.
Contrairement aux parcs nationaux, les parcs régionaux sont habités et il n'est pas question d'en entraver le développement économique. "On ne peut pas non plus y faire n'importe quoi", souligne Jean-Louis Joseph. Chaque parc a une charte que les communes doivent respecter.
Aujourd'hui, les parcs se sentent investis d'un rôle important de préservation de la biodiversité. Ainsi, la fédération s'est battue avec les associations locales pour obtenir auprès du Conseil d'Etat l'annulation en juillet du projet de ligne à très haute tension d'EDF dans le Verdon. Et elle entend bien empêcher le projet de mine d'or Cambior dans le parc régional de Guyane.


A.L. avec AFP

 

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