Le maire de Saint-Etienne démissionne avec fracas de la présidence du Cerema
Le maire (Les Républicains) de Saint-Etienne Gaël Perdriau a démissionné mercredi 4 octobre de la présidence du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), l’établissement public chargé de conseiller les collectivités en matière d'aménagement, pour protester contre le désengagement de l'Etat. A l'issue d'un conseil d'administration qui s’est tenu à Paris, l'élu a déclaré ne pas vouloir être "le fossoyeur du Cerema", qu'il préside depuis février 2015, en tant que représentant de l'Association des maires de France (AMF).
L’organisme, implanté à Bron, dans la banlieue de Lyon, a été créé au 1er janvier 2014 à partir de la fusion des huit Centres d'études techniques de l'équipement (Cete), du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (Certu), du Centre d'études techniques maritimes et fluviales (Cetmef) et du Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements (Sétra). Dirigé par Bernard Larrouturou, il compte 2.900 agents et dispose pour 2017 d'un budget de 210 millions d'euros.
Réductions budgétaires
Gaël Perdriau, qui est proche du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, explique avoir récemment appris que l'établissement public "verra ses crédits amputés de 5 millions d'euros en 2018, réductions budgétaires qui seront certainement reconduites en 2019 et 2020, voire en 2021 et 2022". "Quant aux effectifs, il m'a été annoncé la suppression de 105 postes, tous les ans entre 2018 et 2020 et là aussi avec la probabilité que cela soit renouvelé en 2021 et 2022", ajoute-t-il. "Depuis deux ans, le Cerema voit son budget régulièrement amputé et le nombre de ses agents réduit. Est-ce ainsi que l'Etat entend aider et soutenir les collectivités ?", s'interroge l’élu, en regrettant que "l'expertise apportée aux collectivités (soit) de plus en plus remise en cause par les décisions d'un Etat devenu sourd aux réalités locales".
Gaël Perdriau assure que le 17 juillet, lors de la conférence territoriale, le président de la République Emmanuel Macron avait précisé que les collectivités territoriales "seraient mieux accompagnées notamment en matière d'ingénierie". "Après m'en être entretenu avec lui, (il) m'avait donné l'assurance que tout serait fait pour garantir les capacités d'action du Cerema", ajoute-t-il.
"Variables d'ajustement"
"Aujourd'hui, tout est remis en cause par la recherche quasi obsessionnelle, de la part du gouvernement, d'économies. Tout est réduit à une simple lecture comptable qui transforme les collectivités, les habitants, le Cerema et ses agents en simples variables d'ajustement ", déplore-t-il. "Même si je comprends la nécessité de tout à chacun de concourir à l'effort de redressement des comptes publics, j'affirme, avec force et vigueur, que ceci ne peut se faire au détriment de l'avenir de la France et des générations futures, poursuit-il. Or le Cerema a été voulu précisément pour être un outil et une ressource au service des collectivités pour les accompagner dans leurs projets de développement et ce, in fine, au service des habitants".