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Sécurité - Le gouvernement souhaite relancer la lutte contre l'économie souterraine

"La lutte contre les trafics, au premier rang desquels celui des stupéfiants, est l'une de mes priorités pour 2008", a annoncé Michèle Alliot-Marie, lundi 14 janvier, lors de la conférence de cohésion de Seine-Saint-Denis. Outre la création d'unités territoriales de quartier, qui marque le retour à une police de quartier, la ministre souhaite donner un nouvel élan aux groupes d'interventions régionaux (GIR). Elle convoquera à cet effet les chefs de ces services à Beauvau "la semaine prochaine". "La Seine-Saint-Denis bénéficiera au premier chef du renforcement de cette action", a-t-elle précisé. Mais dans chaque département, les préfets ont été récemment chargés d'élaborer un plan de lutte contre les trafics.
Lancés tambours battants en 2002, les GIR ont été créés pour démanteler les réseaux d'économie souterraine dans les quartiers, en faisant travailler ensemble des services jusque-là cloisonnés : police, gendarmerie, fisc, douanes, Assedic et répression des fraudes. S'ils ont permis une série de coups de filets retentissants (15.000 personnes placées en garde à vue en cinq ans), la collaboration entre les différentes administrations, qui faisait leur originalité, piétine un peu.
La ministre a également rappelé le rôle du plan d'action de la vidéo-protection, présenté en octobre dernier, dont le but est de tripler le nombre de caméras d'ici à fin 2009. Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) créé par la loi de prévention de la délinquance de mars 2007 peut servir à cofinancer le raccordement des centres de supervision des collectivités aux PC des forces de police, a-t-elle insisté. Ainsi en Seine-Saint-Denis, les deux tiers des 1,2 million d'euros octroyés par le FIPD ont été consacrés en 2007 à la vidéo-protection. La ministre a tenu à rassurer les élus sur l'utilisation de ces fonds : "Toutes les communes qui ont bénéficié de subventions l'année passée pourront continuer à les utiliser durant tout le premier semestre 2008."
Au-delà du volet sur l'économie souterraine, les mesures annoncées hier par Michèle Alliot-Marie, avec notamment l'expérimentation en Seine-Saint-Denis d'unités territoriales de quartier, n'ont pas manqué de faire réagir les élus. Pour Michel Destot, président de l'AMGVF (Association des maires de grandes villes de France), la méthode employée est une perte de temps. Et de rappeler, mardi, lors de la présentation du manifeste des Grandes Villes, le travail déjà accompli en 2004 avec le plan pilote "25 quartiers sensibles". Or le nouveau dispositif prévoit l'organisation de conférences de cohésion dans chaque département pour définir les quartiers prioritaires.

M.T.

 

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