Le forfait mobilités durables séduit aussi la fonction publique territoriale
Selon la deuxième édition du baromètre du forfait mobilités durables (FMD) publiée ce 30 juin, près de 80% des employeurs ont aujourd'hui connaissance de ce dispositif qui vise à inciter financièrement salariés et agents publics à renoncer à la voiture individuelle pour aller travailler. Sur les 19% de répondants à l'enquête issus de la fonction publique territoriale, près de la moitié déclarent avoir déployé le FMD au 1er janvier 2022.
Le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et l'Ademe Éont publié ce 30 juin les résultats du 2e baromètre du forfait mobilités durables (FMD)*. Pour rappel, ce dispositif issu de la loi d'orientation des mobilités (LOM) a d'abord été instauré en mai 2020 pour encourager les salariés et les fonctionnaires d'Etat à utiliser des modes de transport durables pour se rendre à leur travail, avant d'être étendu fin 2020 aux fonctions publiques territoriale et hospitalière.
Connaissance et déploiement en hausse
Pour cette édition 2022, 823 organisations ont été sondées, dont 72% appartenant au secteur privé. Les résultats traduisent un niveau de connaissance et de déploiement du FMD en hausse. 38% des employeurs du secteur privé ayant répondu à l'enquête déclarent avoir déployé le FMD au sein de leur organisation, soit 2 employeurs privés sur 5 et une augmentation de 12 points par rapport à 2021. Aujourd’hui, ce sont près de 80% des employeurs qui ont connaissance de ce dispositif et 40% des organisations qui envisagent de le déployer.
19% des répondants à cette édition 2022 sont issus de la fonction publique territoriale. Parmi eux, 48% déclarent avoir déployé le FMD au 1er janvier 2022 et 15% indiquent qu’ils le mettront en place cette année.
Tout comme en 2021, les motivations principales au déploiement du forfait mobilités durables sont l’incitation à l’usage des modes alternatifs à la voiture individuelle et la valorisation des pratiques respectueuses de l’environnement, la contribution à la marque employeur et à l’exemplarité de l'entreprise et la volonté de répondre aux attentes des salariés. "Des motivations en lien avec les attentes des salariés en matière de qualité de vie, encore plus marquées cette année par un contexte de hausse des prix des carburants", souligne le ministère.
Priorité au vélo et au covoiturage
Parmi les employeurs privés interrogés ayant déployé le FMD, 96% ont ouvert ce forfait au vélo et 56% au covoiturage. Le vélo apparaît ainsi comme un incontournable, plébiscité dans tous les types de territoires, aussi bien urbains que ruraux. Le covoiturage, quant à lui, fait davantage partie des modes éligibles au FMD chez les employeurs en zone rurale (74%), où les transports en commun sont moins présents, qu’en zone urbaine ou périurbaine (50%).
Par ailleurs, 46% des employeurs privés ont ouvert le FMD aux tickets de transports en commun (hors abonnement) et seules 13% des entreprises l’ont ouvert à l’ensemble des modes éligibles.
Le baromètre montre que le principal frein au déploiement du FMD pour les employeurs est l’enveloppe budgétaire à allouer (40%). 30% des répondants citent aussi le manque de compréhension et d’information sur le sujet et 23% la mise en œuvre d’autres solutions limitant l’intérêt du forfait. Ils ne sont plus que 19% à invoquer un blocage de la direction contre 32% en 2021.
Du côté des organisations ayant déployé le FMD, 35% des employeurs déclarent n’avoir rencontré aucune difficulté particulière. Celles qui ont rencontré des problèmes citent à part égale (15%) la difficulté à collecter les preuves, le manque de compréhension du dispositif et l’enveloppe budgétaire.
A noter que le montant moyen du FMD proposé par les employeurs privés a augmenté de 8% par rapport à 2021, passant de 400 euros à 434 euros par an.
*Enquête réalisée à l’attention des employeurs, dirigeants, directions de ressources humaines, directions développement durable/RSE, etc. Elle combine une approche qualitative, avec une dizaine d'interviews menées principalement avec des têtes de réseau du 12 avril au 4 mai 2022 ; et une approche quantitative avec un questionnaire diffusé en ligne sur les réseaux sociaux et par emailing du 15 mars au 19 avril 2022, ayant récolté plus de 900 réponses. Le panel étudié n'est pas représentatif au sens statistique du terme des employeurs français.