Environnement - Le conseil général de l'Essonne finance son plan climat grâce à Life+
A quelques semaines du lancement du prochain appel à propositions Life+ pour 2011, la représentation de la Commission européenne en France a exposé, mercredi 12 janvier, les douze projets français retenus en 2009. Alors qu'à l'origine, l'instrument financier européen pour les projets environnementaux devait privilégier les collectivités, celles-ci restent encore peu nombreuses. Les deux seuls projets véritablement portés par des collectivités dans ce cru 2009 sont "Climate" du conseil général de l'Essonne et "CCHP Evir Challenges" de la communauté de Haute-Provence sur les déchets, les autres étant surtout le fait d'entreprises ou d'associations comme la Ligue pour la protection des oiseaux. La timidité des collectivités françaises est d'autant plus regrettable qu'avec un financement de 29 millions d'euros pour ces douze projets, la France est loin d'avoir épuisé l'enveloppe dont elle disposait, même si celle-ci se veut avant tout indicative. "La France est toujours loin de pays comme l'Italie et l'Espagne qui non seulement utilisent tous leurs crédits mais ramassent ceux qui n'ont pas été utilisés par les autres", explique Sylvie Ludain, de la Commission européenne (DG Environnement). Mais pour Jean-Pierre Dufruge, du cabinet Enviropea qui accompagne les porteurs de projet Life+ pour le compte du ministère de l'Ecologie, "il n'y a rien d'étonnant à cela". L'Italie et l'Espagne "trustent" tous les appels à propositions européens, "parce qu'ils sont mieux organisés mais aussi parce qu'il y a très peu d'aides au niveau des Etats, alors qu'en France les porteurs de projet ont d'autres solutions à leur disposition, comme les crédits de l'Ademe ou de l'ANR". De plus, les collectivités sont davantage sensibilisées par les crédits Feder ou Interreg. Quant à la qualité des projets présentés, avec un taux de 50 % de projets retenus (12 sur 23), la France est bien loin devant la moyenne européenne qui est de 39 %.
Consultation
Le conseil général de l'Essonne peut se targuer de financer la moitié du coût de son plan climat qui s'élève à 1,5 million d'euros. Son objectif est de mesurer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur son territoire d'ici à 2013 avant de parvenir à une réduction de 25 % d'ici à 2020. "Le but est de montrer qu'au même titre qu'une agglomération ou une région, un département peut avoir un rôle à jouer en matière de réduction des GES et avoir un effet d'entraînement sur les partenaires locaux, les entreprises et les collectivités de toutes tailles", explique Laurence Caille, de la délégation au développement durable et solidaire au conseil général de l'Essonne. Ce dernier a ainsi élaboré une charte pour "construire et subventionner durable" et une "matériothèque" écologique à destination des collectivités et des bailleurs. Le département entend aussi lutter contre la précarité énergétique, ce qui correspond plus à sa compétence sociale. Quant à savoir si cette initiative ne risque pas de faire doublon avec le plan climat de la région Ile-de-France, le conseil général préfère y avoir une complémentarité. "La région ne peut pas être partout, on essaye de la relayer, en retour on lui fait bénéficier de notre expérience", souligne Laurence Caille.
Concernant la communauté de communes de Haute-Provence, elle se fixe l'objectif de réduire de un quart le volume des déchets et d'augmenter d'autant celui des déchets triés, à travers notamment une campagne dans les écoles rurales et sur une télévision locale.
A noter également le projet Green City qui vise à contrôler la consommation énergétique de deux cents bâtiments publics à l'aide de capteurs intelligents qui vont mesurer les consommations d'eau, de gaz, d'électricité et la température. A partir de ces données, les porteurs du projet entendent produire des indicateurs à destination des exploitants et sensibiliser les utilisateurs. Les données seront diffusées à l'ensemble des collectivités locales.
Life+ bénéficie d'une enveloppe de 2 milliards d'euros entre 2007 et 2013, dont 80 % sous forme de subventions (le reste servant à financer des ONG ou des études pour le compte de la Commission européenne). La représentante de Life+ pour la Commission européenne a rappelé l'importance de la consultation en cours. Celle-ci permettra de dessiner les contours du programme pour la future programmation 2014-2020.