Archives

Le Conseil d'Etat juge la chasse à la glu illégale

La chasse à la glu des grives et des merles a définitivement été jugée illégale ce 28 juin par le Conseil d'Etat. Après avoir interrogé la Cour de justice de l'Union européenne, qui avait estimé en mars que cette technique de piégeage cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés, la plus haute juridiction administrative a définitivement annulé les dérogations accordées par l'Etat pour cette chasse, jugée "contraire au droit européen", en l'occurrence la directive dite "Oiseaux" du 30 novembre 2009. Par trois décisions, le Conseil d'Etat répond à des recours de l’association One Voice et de la Ligue française pour la protection des oiseaux, qui réclamaient l’interdiction de cette technique, ainsi qu’à celui de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui demandait son maintien.
Pratiquée dans cinq départements du sud-est de la France (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Var), la chasse à la glu consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle, appelées gluaux. Les oiseaux ainsi capturés sont mis en cage et servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs. Mais les défenseurs de l'environnement se battent depuis des années en justice pour la faire interdire, dénonçant une méthode "cruelle" et non-sélective qui conduit à la capture d'autres oiseaux que ceux visés, y compris des espèces protégées. Les chasseurs assurent de leur côté que les oiseaux capturés par erreur sont nettoyés et relâchés.
Le Conseil relève dans un communiqué que "ni le gouvernement, ni la fédération des chasseurs, n'ont apporté de preuves suffisantes" permettant d'affirmer que d'autres espèces ne sont pas piégées ou que "les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables, une fois relâchés et nettoyés".
Par ailleurs si des méthodes traditionnelles de chasse peuvent être autorisées par la directive Oiseaux, il estime que "le seul objectif de préserver ces traditions ne suffit pas à justifier une dérogation aux interdictions de principe que pose la directive" européenne et qu'il n'a "pas été démontré qu’il n’existait pas d’autre solution satisfaisante possible à la pratique de la chasse à la glu".
 

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis