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La chasse à la glu ne devrait pas être autorisée, selon la Cour de justice de l'Union européenne

Dans un arrêt rendu ce 17 mars, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a estimé qu'"un État membre ne peut pas autoriser une méthode de capture d'oiseaux entraînant des prises accessoires dès lors qu'elles sont susceptibles de causer aux espèces concernées des dommages autres que négligeables". Saisie par l'association One Voice et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Cour ouvre ainsi la voie à une interdiction définitive de la chasse à la glu, qui consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle, les volatiles ainsi capturés étant mis en cage et servant à en attirer d'autres pour les chasseurs. Mais la méthode destinée aux grives et aux merles conduit à la capture d'autres espèces, une non-sélectivité dénoncée depuis longtemps par les défenseurs de l'environnement. La France est le dernier pays européen à autoriser cette technique de chasse, seulement dans cinq départements du sud-est (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse).  
Fin août 2020, le président de la République avait annoncé la suspension de la chasse à la glu. En septembre, le Conseil d'État avait rejeté une demande des chasseurs de revenir sur cette suspension, mettant en avant des doutes sur la compatibilité de la chasse à la glu avec les dérogations permises par la directive européenne Oiseaux de 2009 et attendant les précisions d'interprétation demandées à la Cour européenne.
Celle-ci a jugé ce 17 mars que "en dépit d'un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d'endommager le plumage de tous les oiseaux capturés". La justice européenne a également rejeté l'argument culturel : "Le maintien d'activités traditionnelles ne saurait constituer une dérogation autonome au régime de protection de la directive Oiseaux."
Cet arrêt a été immédiatement salué par les organisations de défense de l'Environnement qui y voient une "grande victoire", ainsi que par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Les chasseurs, eux, ne désarment pas. "Les gens qui crient victoire devraient relire la décision de la cour. Elle n'interdit rien, elle ne fait que renvoyer au Conseil d'État", qui va devoir désormais se prononcer, a souligné Éric Camoin, président de l'Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive. "Nous allons préparer notre dossier et le présenter au Conseil d'état, en les invitant à venir voir la réalité sur le terrain. Le combat continue", a-t-il ajouté.

 

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