Le chiffre d'affaires du commerce spécialisé chute de 18% en 2020
Le commerce spécialisé accuse une baisse de 18% de son chiffre d'affaires en 2020, après une augmentation de 12% en 2019, d'après les données de Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, publiées le 8 janvier 2021. La baisse est variable, les secteurs les plus impactés étant ceux de la chaussure, des bijoux, de l'équipement de la personne et de la beauté-santé.
Sur l'année 2020, le commerce spécialisé (chaussures, habillement, équipement de la maison, parfumerie, etc.) affiche un chiffre d'affaires en baisse de 18%, d'après les données de Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, publiées le 8 janvier 2021. En 2019, le chiffre d'affaires du secteur avait augmenté de 12%.
Le bilan est toutefois variable selon les secteurs pour l'année 2020. Après les deux confinements de mars-avril et novembre-décembre, certains ont ainsi réussi à rattraper un peu du chiffre d'affaires qu'ils avaient perdu lors de leur fermeture. Les commerces du sport limitent ainsi la casse avec une baisse de leur chiffre d'affaires de 4,5% seulement sur 2020. L'alimentaire spécialisé accuse une baisse de 7%, et l'équipement de maison de 8%.
D'autres n'ont pas eu cette chance et restent très en retrait : la chaussure voit son chiffre d'affaires chuter de 27,5% sur l'année 2020, la bijouterie de 23%, l'équipement de la personne (habillement, accessoires...) de 22,7% et la beauté-santé de 22%.
Les confinements ont toutefois favorisé les ventes en ligne, qui ont augmenté de 80% sur toute l'année 2020 (+85% pour décembre). Mais cette croissance ne permet pas aux commerçants de récupérer la totalité de la baisse d'activités des magasins. Les récupérations s'établissent ainsi autour de 3 à 4% seulement, selon les secteurs.
Reste que ce phénomène du digital est toujours d'actualité, malgré la fin du confinement et la réouverture des commerces. Il change l'équilibre entre magasin et web, et favorise une très forte évolution du paysage et du modèle de commerce, insiste Procos.
"L'épée de Damoclès sanitaire reste très préoccupante"
La fédération insiste aussi sur la situation des restaurants, des cinémas et des salles de sport, dont certains ont un statut de réseaux ou chaînes et qui de ce fait ne peuvent prétendre aux aides du fonds de solidarité, réservées aux TPE et PME avec des seuils d'effectifs et des plafonds.
De nombreuses chaînes de restaurants ont ainsi perdu plus de 50% de leur chiffre d'affaires en 2020. La baisse s'établit à 70% pour les salles de sport et les cinémas.
Le gouvernement cherche actuellement des solutions (voir notre article du 8 janvier 2021) afin d'intégrer ces chaînes aux dispositifs d'aides proposés. "Nous allons dans les heures qui viennent renforcer le fonds de solidarité pour tenir compte de la situation des entreprises de plus grandes tailles en difficulté. Vous savez tous qu'il y a des restaurateurs dans les grandes métropoles qui ont plusieurs restaurants et le plafond de 200.000 euros qui est en fait un plafond à 800.000 sur quatre mois ne leur suffit pas", a confirmé le ministre de l'Economie, mardi 12 janvier, lors de ses voeux à la presse. Pour Procos la question réside aussi dans les charges assumées par ces groupes en termes de loyers notamment. "Sans solution à ce problème, pour les groupes, quelle que soit leur taille, les fermetures, pertes d’emplois et impacts durables sur le secteur et ses fournisseurs créeront une situation très grave sur toute la France", alerte ainsi la fédération. Au bout du compte, des dizaines de milliers d'emplois pourraient être menacés, en comptant les fermetures de restaurants, les pertes d'emplois des sièges sociaux, chez les fournisseurs et les partenaires franchisés.
L'année 2021 démarre quant à elle lentement, certains commerces étant encore fermés et n'ayant pas encore de visibilité sur leur réouverture. Pour les restaurants, la réouverture prévue initialement le 20 janvier est repoussée à mi-février minimum. Pour les cinémas tout comme les théâtres et salles de spectacles, l'objectif est aussi de rouvrir en février, sans aucune garantie pour le moment. "Janvier sera compliqué et l’épée de Damoclès sanitaire reste très préoccupante, assure Procos, il faut impérativement permettre la poursuite de l’activité."