Le Beauvau de la sécurité civile reprend, avec pour objectif le dépôt d’un projet de loi à l'été
Le Beauvau de la sécurité civile a officiellement repris ses travaux ce 25 novembre, à Rouen, par une session visant à rendre la population "actrice de sa résilience". Le ministre Nicolas Daragon a précisé à cette occasion les prochaines échéances du dispositif, confirmant l’objectif du dépôt d’un projet de loi à la fin du premier semestre prochain.
Beauvau de la sécurité civile deviendra grand si la censure lui prête vie. Lancé au printemps dernier (voir notre article du 23 avril), il a officiellement repris ses travaux ce 25 novembre, à Rouen, après une longue interruption due à la dissolution (en coulisses, ceux de "l’équipe projet" n’ont jamais cessé). Le calendrier initial a toutefois été quelque peu remanié. Ainsi, la présente session ne portait pas sur "la gouvernance, le financement et les moyens des acteurs de la sécurité civile" – laquelle se tiendra à Mâcon, le 11 décembre prochain –, mais avait pour thème "Une population actrice de sa résilience, un citoyen acteur de la sécurité civile".
"Faire bouger les lignes" pour remédier à l’insuffisance du niveau de résilience des Français
"Si la loi de 2004 a affirmé le principe selon lequel la sécurité civile est l’affaire de tous, le niveau de résilience attendu n’est pas encore atteint", pointe le ministère dans le livret qu’il a distribué aux participants de l’atelier. Ces derniers étaient en conséquence chargés d’identifier en atelier des solutions concrètes pour y remédier, après un éclairage apporté par le délégué pour la stratégie nationale de résilience auprès des collectivités territoriales, Jean-Christophe Erard, et un éclairage international du chef de la mission des relations européennes et internationales du ministère de l’Intérieur, Bruno Ulliac.
"Face à la violence des phénomènes climatiques et à la multiplicité des risques liés à l’activité de l’homme – je pense notamment aux risques industriels auxquels la Seine-Maritime est particulièrement exposée – nous devons, vous devez faire bouger les lignes", leur a indiqué en ouverture le ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien, Nicolas Daragon. "Soyez créatifs, tout doit être mis sur la table", a-t-il encore exhorté.
Projet de loi à la fin du premier semestre
Le résultat de ces réflexions, complété par les contributions de la "grande enquête en ligne" lancée en juin dernier, ouverte à tous, alimentera un rapport qui sera présenté au Premier ministre. Il servira en outre de trame au projet de loi que ce dernier a appelé de ses vœux lors du dernier congrès des sapeurs-pompiers de France (voir notre article du 30 septembre) et dont Nicolas Daragon a confirmé une nouvelle fois qu’il serait déposé par le ministre de l’Intérieur au Parlement "à la fin du premier semestre 2025". "Une réforme structurelle comme notre sécurité civile n’en a pas connue depuis vingt ans", a-t-il promis.
Dans l’intervalle, se tiendront, outre la session mâconnaise sus-évoquée, deux autres ateliers thématiques : celui sur le "volet statutaire bénévole, volontaire, professionnel", à l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensop), le 9 janvier ; et celui sur la gestion des crises et le continuum de sécurité civile, le 23 janvier, "en région sud-ouest".