Couverture mobile - L'Arcep note une amélioration des débits en zone rurale
Entre janvier et avril 2017, l'Arcep a fait sillonner le territoire français pour mesurer exhaustivement la qualité de la couverture et des services mobiles. Pour l'aménagement numérique du territoire, les résultats sont encourageants : en un an, les débits moyens de téléchargement ont augmenté de 67% en zone rurale, reflétant le déploiement massif de la 4G. Sur les axes de transport, Free affiche des performances en net retrait. Enfin, sur les réseaux métro et RER, l'accès au numérique reste tout relatif : trois fois sur quatre, il est impossible d'y charger une page web en moins de dix secondes.
L'Arcep amplifie ses efforts pour mesurer la qualité de service mobile sur l'ensemble du territoire. Tant en zones urbaine que rurale, le régulateur a doublé le nombre de ses points de mesure pour son enquête 2017 ; par exemple, les prestataires de l'Arcep en ont réalisé 100.000 tests en zone dense, et tout autant en zone rurale. Les infrastructures de transport sont désormais mieux prises en compte : les testeurs ont sillonné l'ensemble des autoroutes et de nombreuses voies rapides, de même que l'intégralité des lignes de métro en service en France. Le progrès est aussi méthodologique : les données de test sont disponibles en open data, pour favoriser les retraitements originaux et les réinterprétations.
En zone rurale, des débits faibles mais en rattrapage
Quand il s'agit d'appels et de SMS, la qualité des réseaux est analogue selon les opérateurs, et assez satisfaisante. Les taux de succès des tests dépassent 95% dans les villes dès 10.000 habitants. En "zone rurale" (l'Arcep qualifie ainsi les communes de moins de 10.000 habitants), le taux baisse mais reste généralement au-dessus de 85%. Désormais, la césure territoriale se joue sur la qualité d'accès à l'internet mobile. Par exemple, les débits de téléchargement oscillent entre 6 et 14Mb/s dans les communes rurales, quand dans les 15 plus grandes agglomérations françaises, on surfe en moyenne à des vitesses allant de 27Mb/s (Free) à 46Mb/s (Orange). Un effet de rattrapage se dessine, avec une augmentation de débit de 67% en un an en zone rurale, contre seulement 17% pour les plus grandes villes. L'Arcep appelle les opérateurs à poursuivre leurs efforts de déploiement de la 4G. Ces résultats vont dans le sens de l'ambition, affichée par Emmanuel Macron le 9 juin dans la Haute-Vienne, d'apporter l'internet mobile à tous les territoires d'ici 2022, et de s'appuyer plus sur la 4G pour déployer le très haut débit.
Les réseaux de transports peu couverts par Free
Les réseaux de transport ont fait l'objet d'une attention particulière cette année. Aux autoroutes, l'Arcep a rajouté d'autres voies de circulation, qui permettent notamment de prendre en compte la Bretagne. Outre tous les TGV et Intercités, 50 liaisons TER ont été testées, ainsi que toutes les lignes de métro françaises. Pour les appels et SMS, la qualité de service est globalement bonne, sauf dans le métro où à peine la moitié des appels survit plus de deux minutes. C'est sur le front de l'internet que les choses se gâtent ; en effet, le chargement de données est un défi technique en mobilité, alors que le terminal mobile passe très régulièrement d'une antenne-relais à une autre. Ainsi par exemple, en TGV, SFR et Bouygues ne parviennent pas à faire charger plus de six pages internet sur dix en moins de dix secondes ; un résultat tout de même meilleur que celui de Free, dont le réseau est incapable de charger plus d'une page sur dix. Sur tous les modes de transport, la filiale d'Iliad est en fort retrait.
La 4G dans le métro, une perspective de plus en plus concrète
Cet enjeu de l'internet en transport prend une importance croissante : le service TGVConnect de la SNCF, qui propose du WiFi à bord, se base sur le réseau 4G environnant les lignes. La région Normandie a annoncé, quant à elle, que Orange couvrirait intégralement ses lignes Intercités d'ici 2020. Les chantiers de déploiement dans le métro, annoncés puis reportés depuis des années, commencent également à se concrétiser : la 4G devrait être accessible sur le réseau toulousain à la fin de cette année. Lyon attendra 2019, le Sytral peinant à trouver un accord de financement avec les opérateurs. La couverture mobile en souterrain est en effet relativement coûteuse, et le gain commercial est faible pour les opérateurs, l'infrastructure étant mutualisée. À Paris, 3.000 antennes doivent être déployées, tout en respectant les plafonds d'exposition aux ondes électromagnétiques : un casse-tête dont on ne connaît pas pour l'heure le dénouement.