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Industrie - L'Aquitaine veut bâtir l'usine du futur

La région Aquitaine vient de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour aider une centaine d'entreprises à améliorer leur productivité. Un dispositif mis en place dans le cadre du 34e plan de reconquête pour la nouvelle France industrielle du gouvernement, qui est géré par les régions.

"L'Aquitaine est le berceau de l'usine du futur." A l'occasion de la visite de l'entreprise Lafon Technologies à Bassens le 7 mars 2014, Alain Rousset, président de la région Aquitaine, a fait part de ses ambitions en matière d'industrie. La région vient de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour aider une centaine d'entreprises (PME et ETI de 20 à 5.000 salariés) à moderniser leur modèle organisationnel et leur outil industriel. Objectif : améliorer la productivité de ces entreprises industrielles et développer les ETI dans la région. L'appel a été lancé le 3 février 2014, et les entreprises ont jusqu'au 31 mars pour y répondre. A la clé : un diagnostic, réalisé par un cabinet extérieur et totalement financé par la région, permettant de repenser l'organisation des entreprises.
Cet appel à manifestation d'intérêt se fait dans le cadre du 34e plan de reconquête pour la nouvelle France industrielle, lancé en septembre 2013 par François Hollande. Ce plan, contrairement aux 33 autres qui sont gérés par des chefs d'entreprises, a été confié aux régions (voir notamment notre article du 26 novembre). "Il s'agit en fait d'une initiative de la région," a affirmé Alain Rousset durant la visite. La région aide en effet depuis plusieurs années des entreprises à repenser leur outil de production. Les premiers essais ont eu lieu avec la reconstruction de la nouvelle usine de Turboméca, "Eole", à Bordes, et avec la nouvelle unité d'assemblage Georges Messier de l'usine Messier-Dowty à Oloron-Sainte-Marie. Et "cela a été spectaculaire, on a divisé par deux les cycles de production, et doublé ainsi la productivité !", a souligné le président de la région.
L'appel à manifestation d'intérêt comporte deux volets : un plan d'actions régional en faveur de l'amélioration de la performance industrielle et de la modernisation de l'outil de production, et un plan d'actions à plus long terme, dédié à la mise en place de projets pilote préfigurant l'usine du futur (horizon 2020).

"Une petite révolution est en cours"

Le démarrage des diagnostics est prévu pour le mois de mai. Seize mois après, ils devront être bouclés. Il y aura également une deuxième vague de sélection à partir du mois de mai. "Nous allons aider les entreprises à améliorer leur rentabilité, avec plusieurs volets, l'amélioration de leur organisation industrielle, des équipements, du fonctionnement et des conditions de travail pour les salariés, explique à Localtis Marc Lecouve, chargé de mission aéronautique et spatial à la région. L'idée est de mieux organiser les flux, développer la robotique collaborative et limiter les stocks…"
Lafon Technologies, qui est candidate à l'appel à manifestation d'intérêt, travaille déjà dans ce sens. L'entreprise, qui conçoit et fabrique des équipements pour le transport, le stockage, la distribution et la gestion des carburants et biocarburants, prévoit d'ici 2015 une extension de 1.000 mètres carrés de son usine et une réorganisation de ses flux, pour un montant de 5 millions d'euros. "Nous espérons augmenter notre productivité de 30 à 40%", a détaillé Emmanuel Oury, directeur général de Lafon Technologies.
Pour mener à bien son dispositif, la région espère quant à elle obtenir quelque 100 millions d'euros par an de la part de l'Etat. Et Alain Rousset compte aussi faire le tour des banques de la région pour les mobiliser sur le projet. L'enjeu est de taille. L'Aquitaine comporte 2.500 entreprises industrielles. "Il y a une petite révolution industrielle qui est en cours, a-t-il souligné, une action structurelle volontaire dont j'espère beaucoup."